Vers 1h00, Lordon fait un brillant et long détour par les travaux de Bernard Friot autour de la propriété d'usage et du Salaire à vie.
Il faut en finir avec la propriété privée lucrative, mais comment? Les classes bourgeoises ont pris le pli de gagner ce qu'ils voulaient comme ils voulaient et ne veulent plus rien lâcher. Il n'y a plus de compromis possible. C'est pourquoi la PS et la CFDT font faillite et tout cela va s'engloutir dans le véritable enjeu actuel, la crise climatique...
Bernard Friot propose de remplacer la propriété privée lucrative par la propriété sociale d'usage. Les moyens d'exploitations sont aux mains de ceux qui s'en servent. Le Salaire à vie scelle la reconnaissance de tous les individus comme producteurs de valeur, de leur majorité à leur mort.
Il modifie complètement le régime de la propriété. Il nous affranchit de la soumission à cette plaie qu'est la grammaire de l'emploi, et dernier étage de cette construction, une restructuration complète du mode de financement de ces activités par socialisation intégrale du revenu sous la forme d'une cotisation redistribuée à différentes caisses, la caisse salariale qui verse le Salaire à vie, la caisse de protection sociale, et une caisse économique qui sélectionne les projets et les finance.
Qu'est-ce que c'est que produire collectivement? Qu'est-ce que c'est qu'une entreprise? Un type veut faire quelque chose et il a besoin du concours des autres pour y arriver. La réponse capitaliste c'est par l'emploi salarié qu'on va mettre des puissances tierces au travail et on sait par quel type de rapport de force ça passe. La proposition de Friot c'est de dire, le rapport social qui sera mobilisé, ce sera l'association, pas l'emploi. la production collective devient une affaire politique qui n'a pas à être parasitée par des rapports patrimoniaux privés.
Dans la société néolibérale actuelle les chances de mettre en place un système alternatif sont quasiment nulles conclut Lordon à cette partie du débat...
La fin du débat porte sur l'UE et les traités européens auxquels se heurterait n'importe quelle politique sociale et progressiste, l'internationalisme européen, la démocratie, la nécessité de sortir de la libre circulation des capitaux, le nationalisme.
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