Bonne nouvelle : les dividendes 2019 promis par les entreprises européennes à leurs actionnaires, 340 milliards dont 60 milliards par les entreprises du CAC 40, n’ont – à quelques exceptions près – pas encore été payées.
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Annuler les dividendes pour limiter les inégalités
En Allemagne et en Suède, l’idée fait son chemin. La France a aussi prudemment ouvert la porte. Même la BCE suggère que les banques ne paient pas de dividendes cette année ou les reportent au mois d’octobre. Alors forcément, ce n’est qu’un début, et il va falloir appuyer encore un peu.
...annuler les dividendes qu’attendent les actionnaires, c’est imposer à ces multinationales de payer elles-mêmes les coûts de leur réduction d’activité, et ouvrir la possibilité de reprendre le dessus sur ce pouvoir financier qui nous échappe.
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[Alors que] les personnels des hôpitaux publics et les soignant.e.s en général, en Belgique, en France et ailleurs, ont crié leur détresse et leur manque de moyens sur tous les tons ... 2019 aura aussi été une année exceptionnelle pour les marchés financiers.
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[Et pourtant dès que] les valeurs boursières ont connu quelques chutes ... les États et les banques centrales de par le monde se sont précipités pour rattraper le coup et ont injecté des centaines de milliards dans les marchés.
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Cette différence de traitement n’a pas fini d’indigner et de sidérer – encore plus quand on pense à celles et ceux qui sont en première ligne et qui ne voient pas les moyens arriver.
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Annuler les dividendes pour ne pas subventionner les grandes entreprises et banques
Les dividendes qui seraient payés cette année sont en fait une ponction (significative) sur les profits générés en 2019. Ces dividendes sont normalement transférés aux propriétaires du capital de l’entreprise, les actionnaires. L’idée serait d’annuler purement et simplement cette ponction, et de maintenir ces montants importants dans les entreprises, puisqu’on en a bien besoin : pour payer les salaires pendant les arrêts d’activité, pour payer les cotisations sociales nécessaires au financement de la sécurité sociale et donc de l’appareil de santé, pour annuler les créances qui pèsent sur des individus et des petites entreprises en grandes difficultés du fait de l’arrêt d’activité, et accessoirement pour payer leur impôts.
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On ne supportera pas de continuer comme avant.
Pourtant il nous faudra être déterminé.e.s si nous voulons voir un changement advenir, parce que ceux qui œuvrent au maintien du système font tout pour éviter qu’il ne s’écroule. Leur plan de bataille se déploie déjà, qui prépare une nouvelle étape dans la crispation des
pouvoirs : au nom de la lutte contre le virus et au nom de la relance économique, des droits sociaux de base sont attaqués, tous azimuts, des droits politiques et des libertés fondamentales aussi. Alors cette histoire de dividendes est importante, mais ce n’est qu’un début.
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