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Pour plus de sécurité sociale dans la culture

Le monde de l’art et de la culture, violemment touché par la gestion de la crise sanitaire, se voit confronté aux limites d’un modèle où la rémunération est très liée à la dynamique des marchés. Étendre et renforcer le statut de l’intermittence pour aller vers le salaire à vie, conçu comme un droit politique, permettrait aux travailleurs des arts d’affranchir leurs activités du capital et des subsides étatiques.

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Des travailleurs aux situations hétérogènes (artistes-auteurs, employés, intermittents, microentrepreneurs, vacataires, etc.) se sont ainsi retrouvés au chômage partiel, ou sans engagements ni ressources. Des dizaines de milliers d’entre eux sont actuellement sans revenu ou sous la dépendance de dispositifs inappropriés, tels que le fonds de solidarité pour les très petites entreprises (TPE), indépendants et microentrepreneurs, accessible aux artistes-auteurs depuis le mois d’avril dernier. Dans le même temps, leur protection sociale est compromise, car en partie proportionnelle à la mesure de leur activité dans l’emploi ou sur un marché. Pour les plus précaires, c’est la double peine.


La crise sanitaire est donc une catastrophe, mais également un accélérateur de prise de conscience. Artistes, indépendants et salariés expérimentent d’une façon inédite les limites d’un modèle, où le revenu est attaché au poste de travail ou au niveau fluctuant d’un bénéfice individuel. Plus que jamais, il paraît archaïque de lier la rémunération des personnes à la dynamique instantanée des marchés : cette logique engendre des dérives au nom de l’emploi ou du chiffre d’affaires et expose les travailleurs aux errements du capitalisme.


Grâce à l’action de collectifs d’intermittents engagés dans la défense de l’assurance-chômage, relayée par des mouvements plus récents comme Art en grève (1), la marche « normale » de l’économie culturelle est désormais identifiée comme source de souffrances et d’inégalités. Ainsi, l’épisode du coronavirus n’a fait que renforcer un constat : avec le statut des travailleurs, c’est tout le secteur — son financement, son organisation, ses structures et les représentations qu’elles véhiculent — qui devrait être transformé.


Pour lire la suite de l'article d'Aurélien Catin






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