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Notre condition - essai sur le salaire au travail artistique

AVANT-PROPOS


Entendons-nous sur l’essentiel : je suis partisan d’un art désinvolte, désintéressé, gratuit au sens fort du terme. L’engagement politique a tendance à dessécher ce qui ne relève pas de son périmètre. Il est gourmand d’énergies et de volontés qu’il consume en analyses, tactiques et stratégies. Pour les militant·es, le risque est grand de tout sacrifier au combat. Dans l’absolu, je préfère que les artistes ne s’encombrent pas de revendications précises.


Il y a quelques années seulement, je ne me serais jamais préoccupé d’un tel sujet, et j’aurais pour ainsi dire contourné les reliefs arides de la lutte sociale. L’air du temps a changé et les circonstances nous ramènent d’autorité à ce que nous sommes tenté·es d’appeler notre condition. Entraîné·es dans le sillage de mobilisations puissantes (ZAD, loi Travail, Gilets jaunes, etc.), nous sommes de plus en plus nombreux·ses à nous poser la question de notre solidarité effective.


Nous pourrons toujours exposer dans des lieux alternatifs, publier dans des médias indépendants, performer sur des plateaux confidentiels en périphérie des grandes villes. Cependant, il ne suffit pas d’être libres dans la marge si partout ailleurs nous nous soumettons à des règles iniques. Face à la régression sociale, nous devons porter le fer au cœur du dispositif, livrer bataille au sein même de notre milieu de travail.


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