Nous vous proposons deux articles sur le sujet
Les Français les plus pauvres bénéficient d'aides, mais cela n'est rien par rapport aux avantages et privilèges déversés sur la France d'en haut (86 milliards de niches fiscales, 3,8 milliards pour le personnel à domicile, 30 milliards de quotient familial, grandes écoles, gratuité culture, santé, etc., salaires et retraites de cadres ou patron et avantages en nature, etc, etc.)
"Lutter contre les profiteurs
Ceux qui contestent le principe même d’allocations pour les plus démunis d’un côté ou la gratuité de l’enseignement de l’autre sont en réalité peu nombreux. Les fondements de la protection sociale sont très largement partagés dans notre pays. Ce que nous jugeons inadmissible, c’est que certains profitent sans raison valable du système, quel que soit leur milieu social.
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L’histoire montre que les profiteurs sont répartis dans tous les milieux de la société, riches ou pauvres. Sauf que les profits ne sont pas du même niveau. Par exemple, l’ancien premier ministre François Fillon a été condamné pour avoir bénéficié d’emplois fictifs. En plus des 375 000 euros d’amende, il doit rembourser les sommes dont il a indûment profité à la hauteur d’un million d’euros, l’équivalent de plus d’un siècle et demi de RSA ! Dit autrement, c’est autant que si 160 titulaires de RSA avaient fraudé pendant un an. Grands et petits fraudeurs ne jouent pas dans la même cour."
Pour lire la suite - 2 février 2021
90 milliards d’euros versés aux entreprises en 2020… mais des centaines de milliers d’emplois supprimés
En France, les actionnaires et les dirigeants d’entreprise aiment dire qu’ils se sont faits tout seuls et qu’ils réussiraient mieux si l’Etat ne leur prenait pas tout. La réalité c’est que nous vivons dans une économie subventionnée où le contribuable doit verser chaque année des dizaines de milliards d’euros aux entreprises privées pour subventionner le maintien de l’emploi. Depuis plus de vingt ans, les gouvernements de droite, socialistes ou macronistes mettent en place des dispositifs de crédit d’impôts et d’exonérations de cotisations sociales aux entreprises privées, afin de « soutenir la compétitivité » et « créer de l’emploi ». L’année dernière, ces dispositifs réguliers se sont cumulés avec des secours exceptionnels comme le chômage partiel. Au total, nous avons versé en 2020 90 milliards d’euros aux entreprises, et très majoritairement aux grandes, puisque ces aides sont calculées en fonction du nombre de salariés. Plus on est gros, plus on gagne ! Et malgré cela, entre les suppressions de contrats précaires et les plans de licenciements visant les emplois en CDI, la France a perdu 500 000 emplois rien que durant le premier trimestre 2020.
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Pour quel résultat ? Pas le plein emploi, non non. Un site de conseils aux patrons de PME, « PME Job », nous explique : « Un salarié payé au SMIC en 2020 ne coûte que 2,78% de plus qu’en 2010 ! En effet, le SMIC chargé en 2020 est de 1 622 € par mois contre 1 578 € en 2010. Sur la même période,le montant brut du SMIC a augmenté de 14,6% et les dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 ont augmenté de 45% (2019/2010). Les promesses, des gouvernements successifs, de diminuer le coût du travail ont bien été tenues ! »
Où est passé l’argent ? Dans les dividendes. A qui on le réclame ? Aux services publics.
Cette « diminution du coût du travail », promesse tenue donc, devait, selon nos gouvernements, « créer de l’emploi ». Promesse non tenue. La « réduction Fillon » nous coûte plus de 20 milliards d’euros par an depuis 2008 sans que les experts ne s’accordent sur un nombre d’emplois créés. Par contre, entre 2008 et nos jours, les dividendes ont augmenté de plus de 50%
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En 2020, la survenue de l’épidémie a provoqué la création de nouveaux dispositifs de soutien aux entreprises. Aux 70 milliards déjà prévus pour les entreprises (le CIR, la réduction de cotisations maladies, le CICE et la réduction générale de cotisations) sont venus s’ajouter le versement d’un total de 22 milliards au titre du chômage partiel. Après avoir pris en charge pendant près de 10 ans une grande partie des cotisations sociales des employeurs, les contribuables ont également payé pour le salaire en lui-même, à hauteur de 84% du net. Pendant des mois, toutes ces entreprises, petites comme immenses, ont donc vu leur coût de main-d’œuvre socialisée. Et parfois même, le contribuable a payé le travail à la place de l’employeur quand il fraudait. Au moins 6 milliards d’euros auraient ainsi servi à financer les salaires d’entreprises qui faisaient quand même bosser leur personnel ! L’Etat a complété avec l’attribution de prêts garantis (dont le coût n’est pas pris en compte dans notre schéma).
Le contribuable paye à la place des actionnaires mais n’en tire aucun pouvoir
Est-ce que pour autant l’Etat en a tiré des pouvoirs particuliers ? Après tout, si les citoyens sont devenus – via leurs impôts – les principaux financeurs de leur main d’œuvre et garants des prêts bancaires des entreprises, ils pouvaient attendre quelque chose en retour. Mais ce n’est pas le cas. Alors même que l’économie capitaliste ne tient le coup que grâce à 90 milliards d’argent public mis sur la table, auxquels vont s’ajouter les 200 milliards du plan de relance, le gouvernement et les actionnaires continuent de faire comme si nous vivions dans un système libéral où ils n’auraient aucun compte à nous rendre.
Ainsi, les plans de licenciements se multiplient, et d’autant plus facilement que pour « favoriser la création d’emploi », les gouvernements socialistes puis macronistes ont considérablement réduit la législation en la matière. En particulier, depuis les années Hollande, les plans sociaux sont homologués par l’administration du travail (la DIRECCTE), qui ne se prononce pas sur leur justification économique. On comprend mieux pourquoi en 2019 elle a homologué 93% d’entre eux!
C’est pourquoi un groupe qui va très bien, qui a versé des millions à ses actionnaires et touché, comme toutes les entreprises privées, du CICE, du CIR, de la réduction Fillon, de l’exonération de cotisations patronales maladies, peut licencier du personnel s’il le souhaite. Il dira qu’il est en difficulté à cause du Covid, et personne n’ira vérifier. Même s’il dispose d’un prêt garanti par l’Etat, même si ses salariés sont au chômage partiel, même si, comme Sanofi ou Auchan, il a versé des dividendes en 2019 ou 2020, ce qui atteste de sa bonne santé financière. Alors que notre économie est subventionnée, les entreprises font absolument ce qu’elles veulent.
90 Milliards d’aides publiques et des centaines de milliers d’emplois supprimés. Macron se trompe, nous ne sommes pas une nation de 66 millions de procureurs. Lui et ses prédécesseurs ont fait de nous un pays de 66 millions de pigeons.
Pour lire l'article de Frustration (2 février 2020)
