Commentaire de la rédaction
En baissant le taux du livret A, le gouvernement confirme à nouveau sa totale cohérence en matière d'anéantissement du parc HLM, qui constitue un conquis social qui échappe encore au capital et à la rapacité des actionnaires. Rappelons que le livret A collecte l'épargne des ménages français au sein de la Caisse des Dépots et Consignation, banque publique qui finance ensuite à tres faible taux d'emprunt les prêts nécessaires aux bailleurs sociaux pour construire ou réhabiliter des logements HLM, c'est à dire des logements à loyers encadrés. Déjà limité à 23 950 € par personne, ce placement d'épargne très populaire - car non boursier - fait de chaque épargnant un "contributeur-citoyen" du parc HLM en France. Mais c'en est trop pour Macron et son gouvernement, qui préfère bien évidemment réorienter l'épargne des Français vers de vrais placements financiers (la bourse, qui permet la mise en valeur du capital) et - s'ils veulent absolument investir dans la pierre - les produits d'investissement locatif défiscalisés : ainsi d'une pierre deux coup, en asséchant à la fois les sources de financement des bailleurs sociaux et les recettes fiscales de l'Etat.
L'article du Monde
C’est le message envoyé par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, qui appliquera bien la nouvelle formule de calcul du taux de rémunération en février.
Maintenir la rémunération du Livret A à 0,75 % ? Ce serait à la fois « irresponsable et incohérent », a déclaré, mercredi 15 janvier, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, au Parisien-Aujourd’hui en France.
Fin du suspense, donc : le gouvernement appliquera bel et bien la nouvelle formule de calcul, sans coup de pouce. A compter du 1er février, il baissera le taux du Livret A à 0,5 %, net d’impôt et de prélèvements sociaux, toujours. Son plus bas niveau historique. Idem pour le taux de son petit frère, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui obéit aux mêmes règles en matière de rémunération et de taxation.
