Tout n’est pas feint dans la communication officielle. Au milieu de tant de mensonges déconcertants, il arrive que les gouvernants actuels aient le cœur visiblement serré, et c’est lorsqu’ils détaillent combien l’économie souffre. Les vieilles gens qu’on laisse s’étouffer chez eux afin qu’ils ne rentrent pas dans les statistiques ministérielles ni qu’ils viennent encombrer l’hôpital, certes, certes. Mais qu’une belle entreprise meure, et ils en ont la gorge nouée. Ils courent à son chevet.
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Face à la tempête microbienne présente, mille fois annoncée à tous les échelons gouvernementaux depuis la fin des années 1990, on se perd en conjectures sur le manque de preparedness des dirigeants. Comment se fait-il que les masques, les charlottes, les lits, les soignants, les tests, les remèdes manquent à ce point ? Pourquoi ces mesures si tardives, et ces revirements de doctrine si soudains ? Pourquoi ces injonctions si contradictoires – se confiner mais aller travailler, fermer les marchés mais pas les grandes surfaces, stopper la circulation du virus mais pas celle des marchandises qui le transportent ? Pourquoi faire si grotesquement obstacle à l’administration de tests massifs ou d’un médicament manifestement efficace et peu onéreux ? Pourquoi le choix du confinement général plutôt que de la détection des sujets malades ? La réponse est simple et uniforme :it’s the economy, stupid !
Rarement l’économie ne sera à ce point apparu pour ce qu’elle est : une religion, sinon une secte.
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Combien le pouvoir est de nature purement liturgique, voilà ce que prouve suffisamment la profonde inutilité, voire l’activité essentiellement contre-productive, des gouvernants actuels, qui ne parviennent à voir la situation que comme une occasion inouïe d’étendre démesurément leur prérogatives, et de s’assurer que personne ne vienne leur prendre leur misérable siège.
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Nous voici donc à la croisée des chemins : soit nous sauvons l’économie, soit nous nous sauvons nous-mêmes ;
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Les gouvernants actuels savent très bien que, le jour du déconfinement, nous n’aurons d’autre désir que de voir leurs têtes tomber, et c’est pour cela qu’ils feront tout pour qu’un tel jour n’ait pas lieu, pour diffracter, contrôler, différencier la sortie du confinement. C’est à nous de décider de ce moment et de ses conditions. C’est à nous de donner forme à l’après.
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