« Nous, chercheurs et universitaires, démissionnerons de nos fonctions administratives si le projet de loi sur la recherche n’est pas retiré »
Dans une tribune au « Monde », un collectif de 800 universitaires et chercheurs estime que le projet de loi en préparation sur la recherche n’aura que des effets néfastes. Ils demandent son retrait.
Nous, titulaires de l’enseignement supérieur et de la recherche, tenons à faire part de notre opposition résolue au projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) porté par la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal.
Si ce projet venait à être adopté, il conduirait inévitablement à une dégradation accrue des conditions d’enseignement et de recherche, ainsi qu’à une amplification inacceptable de la précarisation, pourtant déjà si répandue dans ce service public.
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La course aux brevets et à la propriété intellectuelle, ainsi que le développement de financements sur fonds privés, sont antinomiques avec une recherche au service de l’intérêt public et du bien commun.
Nous nous élevons contre l’esprit inégalitaire et « darwinien » de la future Loi, qui renforce la mise en concurrence généralisée des établissements, des unités de recherche, des disciplines et des personnels. Or nous savons à quel point celle-ci est contre-productive, réduisant le partage et la coopération et accroissant considérablement les risques de fraude ou de dérive éthique.
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Pour une science ouverte
Nous sommes attachés à l’idéal de la science ouverte et au principe de liberté académique, inhérente à la fonction de chercheur. C’est le sens même des mobilisations en cours dans l’enseignement supérieur et la recherche.
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Aucun programme d’excellence ne pourra prospérer sur les ruines de l’université.
