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Faire grève en réinventant son travail - Politis

Les avocats grévistes ont expérimenté la puissance de l’intelligence collective, placée au service de la lutte… et de la justice.


Non, notre travail n’est plus supportable. Nous ne pouvons pas, nous ne voulons pas continuer à travailler toujours plus longtemps. Mais oui, nous voulons travailler mieux.

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Le plus original dans leur lutte est leur choix d’utiliser la grève pour réinventer le mode d’exercice de leur travail. Traditionnellement, leur travail s’organise comme une profession libérale : un client, un dossier, une plaidoirie préparée solitairement. Mais à Bordeaux, à Toulouse, à Paris, pour ne pas laisser leurs clients les plus précaires – et notamment les sans-papiers – sans défense, les avocat·es ont complètement transformé leur méthode de travail en inventant la « défense massive ». Au lieu de défendre chacun·e son client, il s’agit de « mobiliser un grand nombre d’avocats pour la défense d’un petit nombre de prévenus » : le travail collaboratif permet d’être bien plus efficaces. « Même si on reçoit les dossiers la veille, on est plus d’une dizaine dessus, donc on multiplie les arguments. On voit beaucoup plus de choses et ça va plus vite : chacun prépare son moyen et sa jurisprudence. » Du coup, les juges doivent leur donner raison : « On a quasiment vidé le centre de rétention de Bordeaux : pendant dix jours, tous les étrangers qui sont passés devant le juge des libertés sont sortis (1). »


Pour lire l'article de Thomas Coutrot




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