L'action "Fin de chantier" organisée par Youth For Climate et Extinction Rebellion s'inscrit dans une nouvelle dynamique de dénonciation par les militants écologistes des réformes du gouvernement et l'exploitation par les grandes entreprises des ressources naturelles et des salariés. Après deux mois de grève inédite, la jeunesse des marches mondiales pour le climat cherche à articuler les problématiques climatiques et sociales, se confrontant de plus en plus ardemment à la répression. L'expression d'une radicalité en germe pour une nouvelle génération qui n'a pas dit son dernier mot.
Extraits:
Ce lundi, une action "Fin de chantiers" était organisée sur les sites de béton de l’entreprise Lafarge. Sur leurs réseaux, les organisateurs mettent en avant la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre ainsi que les projets écocides de ces entreprises. Sur place, les jeunes militants ont également dénoncé l’exploitation des salariés et les inégalités sociales dont l’entreprise est responsable.
...
Et après 8 heures de blocage, les militants ont rejoint en cortège sauvage la manifestation organisée contre la réforme des retraites.
...
La semaine dernière, c’étaient en effet les militants de Youth For Climate qui organisaient l’envahissement des bureaux de Black Rock pour protester contre ses projets écocides. Un clin d’œil à l’action menée par les grévistes de la RATP et la SNCF, quelques semaines auparavant, contre ce géant de la gestion d’actif pour qui la réforme Delevoye est une première étape vers la retraite par capitalisation.
Une politique de convergence qui exprime ainsi l’émergence d’une nouvelle génération militante, consciente du lien intrinsèque entre lutte pour l’écologie et lutte contre le capital.
...
De l’interpellation des gouvernements à l’attaque du capital, un changement de stratégie revendiqué par un secteur de ces jeunes militants : "On a passé un cap. On est passé à des actions beaucoup plus radicales. Ça montre notre énervement" explique Léo.
"Au début, on disait au gouvernement qu’on voulait un avenir. C’est toujours le même message mais maintenant on sait que le gouvernement n’agira pas, que les multinationales n’agiront pas", confie Carmen, militante de 14 ans.
...
Car face à la réponse coercitive du gouvernement contre le mouvement, l’illusion démocratique s’étiole largement, et nourrit les embryons de radicalité d’une toute nouvelle génération militante qui a fait ses crocs lors des marches pour le climat.
Mais comme toute politique de coercition, c’est quitte ou double pour le pouvoir. "C’est ni des GAV, ni des banquiers qui saccagent notre avenir, qui vont nous intimider. La terre ne leur appartient pas". À en croire Léo, stratégie compromise.
"Le gouvernement a de plus en plus peur de nous. Au début on était juste des jeunes qui manifestaient le vendredi. Maintenant il voit qu’il y a vraiment une rage, qu’on ne lâchera rien. La police c’est la milice du gouvernement. Sans la police, le gouvernement est mort."
Pour lire tout l'article d'Ariane Serge sur Révolution permanente
