Note de la rédaction : Mesloub Khider fait une lecture marxiste de la crise sanitaire. Selon lui, si "les intérêts ayant présidé à la tactique de confinement généralisé ont semblé opposer aux intérêts vitaux des bourgeoisies nationales", ils sont en réalité "sont conformes aux intérêts du grand capital international" ... "la pandémie du Covid-19 a constitué, pour le grand capital financier, une opportunité inespérée pour accélérer le processus de purgation de l’économie et de concentration de la propriété des moyens de production, de commercialisation et de gouvernance mondialisée." ... "Le monde est entré dans l’ère de la gouvernance par le terrorisme viral, devenu l’unique modalité d’administration totalitaire, indispensable aux classes possédantes dans cette période de récession économique travaillée par la recrudescence de la lutte des classes. En tout état de cause, la promptitude avec laquelle l’ensemble des Etats ont mis en œuvre leur stratégie contre-insurrectionnelle, matérialisée par les mesures de confinement et d’état de siège, les spécieuses prescriptions sanitaires comminatoires, révèle les intentions réelles de cette guerre sanitaire, menée non pas contre le virus mais contre toutes les réglementations politiques et sociales libres, contre toutes les institutions sociales et législations protectrices encore en vigueur ; en un mot, contre les peuples, les travailleurs, le prolétariat, dans le cadre de la reconfiguration despotique d’un nouvel ordre économique."
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Les attentats du 11 septembre 2001 avaient constitué le prétexte à la mise en œuvre de nouvelles reconfigurations politiques et géostratégiques impulsées par l’hyperpuissance américaine. Sur fond de sidération mondiale suscitée par la psychose généralisée, dès le lendemain des attentats, les autorités américaines avaient déployé promptement leur stratégie machiavélique : mobilisation de la population derrière l’état de guerre, renforcement de l’appareil répressif de l’Etat, réaffirmation de la puissance de l’Amérique matérialisée par une politique interventionniste impérialiste tous azimuts opérée au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste. De fait, immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001, les instances politiques et médiatiques américaines ont été embrigadées pour enrôler la population dans les entreprises guerrières impérialistes. Tous les pays stratégiques du tiers-monde étaient susceptibles d’être envahis, toutes les nations économiquement concurrentes, torpillées, toutes les puissances militaires potentiellement rivales, neutralisées.
Dans le même temps, au niveau national, en un temps record, l’appareil politique a mis en œuvre ses plans de durcissement de la machine judiciaire et policière répressive, sa nouvelle législation sécuritaire liberticide. Du jour au lendemain, la crise terroriste (aujourd’hui on parle de crise sanitaire du Covid-19) a servi de prétexte à l’aggravation de la récession économique et au démantèlement des budgets des programmes sociaux. Tous les fonds étaient désormais alloués à l’effort de guerre impérialiste et à la sécurité nationale. La promptitude avec laquelle ces mesures ont été adoptées révèle qu’elles avaient été ficelées depuis longtemps, préparées et planifiées par les cercles restreints opaques américains (à l’instar des mesures antisociales et liberticides décrétées actuellement dans la majorité des pays).
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Cependant, ces dernières années, le terrorisme islamiste étant devenu inopérant en matière de manipulation idéologique, pour avoir épuisé toutes ses potentialités de dévoiement politique et d’enrégimentement caporalisée, les classes dominantes (occidentales) se sont résolues à s’offrir un autre ferment terrorisant, le coronavirus, pour passer à un degré supérieur en matière de gouvernance par la manipulation et la terreur de la population, exercée dans le cadre du nouvel ordre mondial chaotique menacé d’éclatement sous l’effet de la récession économique.
Sans conteste, le Covid-19 signe l’entrée des Etats occidentaux, en particulier, et des pays du tiers-monde, en général, dans l’ère du despotisme, autrement dit de l’extinction de la «démocratie» représentative. Désormais, toute la planète, depuis le simple village jusqu’à la grande mégalopole, en passant par toutes les «maisons» sont soumis aux lois d’exception, à l’état de siège, au couvre-feu, à la surveillance technologique. A la dictature du confinement. Au confinement de la démocratie.
