top of page

Coronavirus: les pauvres paient la crise plus cher que les riches qui en sont responsables

"Restez chez vous!" Jamais formule n’aura autant renvoyé chacun vers ses ressources propres. Comme si chacun traversait le confinement qu'il mérite.


La crise sanitaire que nous vivons en France et à l’échelle mondiale est peut-être avant tout une crise morale, politique et économique.


Crise morale, car les consignes de santé publique redéfinissent les contours d’un fonctionnement collectif vertueux, alors même que les règles du confinement reposent sur des normes comportementales individuelles que chacun ressent comme décisives et pleines de bon sens: rester chez soi, surveiller ses symptômes, se laver les mains, applaudir à sa fenêtre.


Crise politique, car si elle légitime la mise en place d’un énième plan d’état d’urgence, elle cache difficilement une gestion sacrificielle et inégalitaire de certaines populations et territoires. Gestion d’autant plus interrogée que le gouvernement pâtit d’une confiance en berne avec sa poursuite de politiques néolibérales creusant sans cesse les inégalités sociales, et renvoyant chacun à la responsabilité individuelle de son propre destin.


Crise économique enfin, car ces événements montrent que les tendances à l’entre-soi des puissants et des riches, qui ne sont au demeurant jamais caractérisées comme “communautaires”, ne sauraient les préserver des crises que leurs modes de vie provoquent.

...

L’universalisme républicain –concevant des individus égaux en droit indépendamment de leurs caractéristiques sociales– nie l’organisation économique capitaliste inégalitaire qui le fonde et le légitime.

...

Pendant que les femmes les mieux disposées économiquement et matériellement peuvent se soucier d’elles-mêmes, d’autres sont mobilisées pour se soucier des autres.

...

La nécessité d’une refonte de notre système économique et politique se heurte au pointage d’individualités qualifiées d’immorales parce qu’elles ne respecteraient pas les règles. Ne nous trompons pas d’ennemi. Qui voyage à outrance? Qui génère la sur-consommation et s’enrichit d’une production bon marché? Les normes morales ne seraient-elles érigées que pour celles et ceux qui n’ont d’autre choix que de les enfreindre? En définitive, selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements moraux vous rendront ou non irresponsable.


Pour lire l'article sur Le HuffPost




bottom of page