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Contre le coronavirus, la cotisation sociale et le salaire socialisé

Face à la crise sanitaire et économique et pour garantir les salaires, Emmanuel Macron autorise les entreprises à ne pas payer les cotisations sociales en mars et renforce les indemnités de chômage partiel. C’est oublier que les cotisations sociales sont du salaire, notamment celui des personnels de santé. Un discours économiquement irréel qui ouvre la voie à de nouvelles restrictions budgétaires.


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La majeure partie du personnel médical faisait face à une pénurie de moyens avant cette crise. Elle se demande aujourd’hui comment elle va pouvoir la gérer. Des médecins ont ainsi pointé le manque de masques de protection pour recevoir les patients. On s’interroge sur le nombre de lits qui seront disponibles. Paradoxalement, la première chose que fait le gouvernement est de suspendre le paiement des cotisations sociales qui fournissent des moyens financiers au service public de la santé et participent au financement de l’indemnisation du chômage partiel.

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On comprend évidemment qu’il faille garantir les salaires mais cela ne peut se faire en suspendant les cotisations sociales car celles-ci sont du salaire. Lorsqu’une entreprise paye ses cotisations sociales, elle paye entre autres les salaires des travailleur.ses du secteur non marchand et notamment ceux des services de santé. En suspendant le paiement des cotisations sociales, le gouvernement réduit les moyens qui sont affectés à la santé publique et va, une fois de plus, à l’encontre des personnels médicaux.


On comprend qu’il faille éviter des faillites d’entreprises qui peuvent entraîner un effet domino de dépôts de bilan en cascade. Mais plutôt que de faire intervenir un État qui va indemniser le chômage partiel des entreprises, ne devrait-on pas organiser la solidarité entre les entreprises : que celles qui ont les moyens de payer parce que leur activité n’est pas ou peu affectée par cette crise contribuent envers celles qui sont en difficulté ?

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Organiser la solidarité entre les entreprises, c’est mettre en œuvre la proposition de péréquation du revenu disponible. Il s’agit de mutualiser tous les mois un pourcentage (30 %, 50 %, plus ?) de la richesse créée par les entreprises pour la redistribuer (à celles qui sont en difficulté, ndr) en fonction du nombre de personnes présentes dans chaque entreprise.

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C’est bien sûr une autre économie qui se profile, une économie qui ne fonctionne plus sur le règne du profit. Une économie qui assure à toutes et à tous un salaire quelles que soient les vicissitudes et les aléas de l’économie, une économie qui donnera enfin le pouvoir dans les entreprises aux salarié.es.


Pour lire l'article de Benoît Borrits




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