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Canicule et urbanisme : arrêtons de densifier nos villes !

Commentaire d'ASAV: L'article décrit les conséquences de la densification et de l'artificialisation des sols et propose des solutions de bon sens, mais il ne fait aucune mention de leurs causes : la spéculation immobilière, la concentration des emplois dans les métropoles et la réduction des services publics, autant de causes inhérentes au système capitaliste. Tant que seul l'appât du gain animera une classe dirigeante prédatrice qui détient tous les pouvoirs, la situation ne pourra que se dégrader.



Au cours du XXe siècle, les grandes métropoles françaises, comme Paris, Marseille ou Lyon, se sont développées au détriment des villes moyennes et villages. Ce basculement s’est accompagné d’une répartition spatiale socio-économique, les plus aisés occupant les zones plutôt centrales bien équipées en services et activités, tandis que les plus pauvres étaient relégués dans des zones déclassées en périphérie, mal desservies, ou dans des zones périurbaines toujours plus lointaines.

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Densité et canicules… de Paris à Londres


L’impact des canicules à répétition depuis le début des années 2000 a montré l’importance de préserver de la fraîcheur au sein des villes.


Prenons le cas de la métropole parisienne (voir la figure (a) ci-dessous). La structure de densité de la population y est très concentrique : un centre très dense (jusqu’à plus de 40 000 habitants au km2 pour une moyenne de 21 000 hab/km2) ; une périphérie dont la densité décroît très rapidement, avec quelques exceptions comme à Levallois-Perret (26 000 hab/km2).


Par comparaison, le grand Londres, légèrement plus grand en superficie et en nombre d’habitants que la métropole du grand Paris, est polycentrique, sans jamais atteindre les mêmes valeurs extrêmes de densité (voir la figure (b) ci-dessous) et avec des zones peu denses au cœur de la ville.

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L’incontournable îlot de chaleur


Les travaux des spécialistes de la météorologie urbaine ont montré que le phénomène d’« îlot de chaleur urbain » (en ville, les températures de l’air, des surfaces et du sol sont presque toujours plus importantes que dans les zones non urbaines) est causé pour l’essentiel par l’accumulation de matériaux artificiels (béton, bitume…), tout particulièrement ceux de couleur sombre ; ces matériaux absorbent fortement l’éclairement solaire en s’échauffant et restituent cette chaleur la nuit, réduisant le refroidissement nocturne.

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La densification de la métropole, promue par nombre d’urbanistes, est-elle vraiment une bonne idée ? On peut en douter.


En effet, densifier fortement la petite couronne et plus modérément la grande couronne, comme le propose le schéma directeur de la région Île-de-France, aura pour effet d’amplifier la surface du dôme de l’îlot de chaleur, et très probablement son amplitude au centre, puisque la circulation de l’air sera bloquée sur toute la banlieue ! Le résultat sera un centre de la métropole invivable en période chaude et encore davantage en période de canicule.

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Créer des corridors de fraîcheur


À l’échelle de l’agglomération parisienne, ne pourrait-on pas préserver et amplifier le « corridor » de fraîcheur, reliant les forêts du Sud-ouest parisien (Meudon et Clamart pour les plus proches) aux berges de la Seine ?

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Se réapproprier les villes moyennes et petites ?


et si la solution passait par une réappropriation des villes moyennes et petites, grâce notamment à la relocalisation des activités économiques et culturelles concentrées dans les métropoles, combinée à une part de télétravail ?


Le développement des circuits courts pour l’approvisionnement en biens essentiels pourrait être facilité, sans augmenter le bilan carbone des transports, et un réseau de transport ferroviaire régional permettrait de concilier les impératifs économiques, sociaux et culturels, en redonnant du dynamisme à de nombreuses villes moyennes.


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