Euskal Herriko Laborantza Ganbara (EHLG – chambre d’agriculture basque - en euskara, la langue basque) est une association pour aider les paysans créée en 2005. Endossant le même rôle qu’une chambre d’agriculture départementale sans pour autant être reconnue comme un office public, elle encourage une politique agricole différente de celle des chambres officielles.
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L’opposition de l’association à l’agriculture productiviste et aux politiques menées par la chambre d’agriculture départementale des Pyrénées-Atlantiques, où la FDSEA a toujours emporté les élections, fait partie de son histoire. Dans ce département bicéphale, divisé entre le Béarn et le Pays basque, ELB se revendique majoritaire dans la partie basque depuis les élections de 2001. Michel Berhocoirigoin en est persuadé : « Deux types d’agriculture se confrontent. Le discours dominant veut qu’il y ait de la place pour toutes les agricultures. Cela est faux : l’une est prédatrice de l’autre. »
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En 2003, décision fut prise par les militants de passer outre l’avis de l’État français, qui s’opposait à la création d’une deuxième chambre d’agriculture dans un même département. Le 15 janvier 2005, EHLG vit le jour sous le statut associatif. « Ils nous ont sous-estimés, cela faisait des mois qu’on annonçait publiquement la création de cette chambre alternative mais le préfet n’a réagi que huit jours avant. » Plainte au pénal, perquisitions, convocations, menaces sur les communes qui leur attribuaient des subventions, l’État français n’épargna pas la jeune structure : « Pendant trois ans on a passé l’essentiel de notre temps aux tribunaux. » Cependant, l’État a perdu tous les procès.
Promouvoir l’agriculture paysanne
Désormais normalisée, la structure travaille dans un contexte plus serein. Une partie de son financement vient des subventions versées par la région Nouvelle-Aquitaine, l’Agence de l’eau, le département des Pyrénées-Atlantiques ou le gouvernement basque espagnol. Mais 20 % de son budget provient toujours de dons privés, issu de l’élan de sympathie qu’il avait suscité lors des manifestations pour sa création.
«On essaye de répondre à toutes les demandes qui viennent du monde paysan », précise Iker Elosegi. Le leitmotiv est de partir de la réalité du terrain et de tenter de construire une agriculture respectueuse des hommes et de l’environnement : « L’agriculture paysanne n’a pas des limites claires : on veut aller vers quelque chose et on prend les gens là où ils sont.»
Pour lire l'article de Chloé Rebillard (Reporterre)
