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Au nom du coronavirus, l’État met en place la société de contrôle

Couvre-feux, contrôles policiers multiples, toute-puissance de l’administration, emballement de l’industrie technosécuritaire : la pandémie de Covid-19 se traduit, en France, par un contrôle accru des populations, suspectées par principe de ne pas participer à la «guerre» contre le virus.


« Une surenchère locale »

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«Impuissants face au virus, les élus en ajoutent une couche et aggravent les mesures coercitives nationales pour tenter de rassurer leur population, dit à Reporterre Serge Slama, professeur de droit public.L’efficacité de ces mesures n’est pas pour autant prouvée, le risque, c’est l’interaction sociale et non le fait de sortir de chez soi».

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Les autorités ont distribué plus de PV que de masques aux citoyens

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Dans ses carnets de confiné, le journaliste David Dufresne parle d’un«déballage de contrôle qui coûte un bras — ou un respirateur de réanimation».

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Le spectre d’une société de contrôle n’a jamais été aussi palpable. L’arbitraire règne, alimentant un climat de défiance.

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« Avec le confinement, il y a une recrudescence des violences policières »

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L’Observatoire parisien des libertés publiques regrette aussi dans un communiqué que«les autorités publiques aient opté pour une politique de surarmement pénal en lieu et place d’une réelle volonté d’apaisement et de pédagogie».

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« L’état d’urgence sanitaire est une loi scélérate »

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Selon Me Raphaël Kempf,«Ce gouvernement ne pense pouvoir gérer la population que par la contrainte et la discipline — au besoin pénalement sanctionnée, analyse-t-il.Mais ces mesures sécuritaires ne doivent pas servir à compenser l’incompétence sanitaire des autorités.»

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Face à un législateur affaibli, l’état d’urgence permet à l’exécutif de gouverner par ordonnance. Au-delà de larhétorique guerrière de plus en plus banalisée, l’époque actuelle consacre également les militaires.

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Mais il n’y a pas que les militaires. En pleine épidémie, la bureaucratie tatillonne triomphe. Elle développe tout«un art de l’attestation de déplacement dérogatoire»

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« La gendarmerie rêve de pouvoir développer le drone du quotidien »


Aux contrôles physiques se greffe maintenant toute une panoplie de gadgets high-tech et de surveillance. Auparavant, les drones étaient déployés occasionnellement pour le maintien de l’ordre. Leur emploi désormais se généralise. On en compte une vingtaine en fonctionnement, rien qu’à Paris.

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« Quand il y a une technologie disponible, à la fin on finit par l’utiliser »


Justement, à l’aune de l’épidémie, les débats autour de la reconnaissance faciale réapparaissent.

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Autre inquiétude, les données stockées via les téléphones et les smartphones.

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Derrière se profile l’enjeu du«back tracking», une technique déjà utilisée dans de nombreux pays, qui consiste à conserver la trace des déplacements des individus via la géolocalisation de leur smartphone. En France et en Europe, plusieurs initiatives vont dans ce sens.

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« Culpabiliser les individus pour éviter toute rébellion »

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De manière générale, les défenseurs des libertés publiques dénoncent un discours qui transfère la responsabilité de la crise sur les individus et leur comportement.

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Après l’épidémie, cette société de contrôle a de fortes chances de se pérenniser. Une fois mises en œuvre, les mesures perdureront dans le temps. Le scénario s’est déjà répété avec l’état d’urgence de 2015 et son inscription dans le droit commun.


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