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Au lieu de sauver le capitalisme, il est urgent d’inventer une autre économie

Pour répondre à la vaste crise économique qui s’annonce suite à la pandémie, les gouvernements vont injecter de l’argent, beaucoup d’argent. Mais faut-il vraiment porter secours à l’économie capitaliste, interroge Benoît Borrits, animateur de l’association Autogestion. Non, répond-il, il faut une économie démocratique, où les travailleurs ont du pouvoir.

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Quelle économie nos gouvernements tentent-ils de sauver ?

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Tout est mis en place pour qu’à l’issue de cette crise sanitaire, l’économie reparte comme avant, avec son lot de pollution, ses émissions incontrôlables de gaz à effet de serre, le mal-être généralisé de la population partagée entre stress permanent dans un travail dont nous ne comprenons pas toujours les finalités et l’angoisse du chômage et de la précarité. Le tout masqué sous les chiffres mirifiques d’une croissance retrouvée.

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Et si nous refusions ce scénario ?


Et si nous refusions cette course à toujours plus de consommation ? Moins de consommation, c’est globalement moins de travail et plus de temps libre pour s’occuper de soi et des autres. Si nous contrôlions désormais les entreprises, elles pourraient cesser la pratique de l’obsolescence programmée, cette pratique qui consiste à produire des équipements non durables pour nous obliger à en racheter au plus vite. Et si nous partagions entre nous des équipements que nous n’utilisons que de temps en temps ?


Ne serait-il pas temps de penser la constitution d’un service public européen du transport longue distance qui combinerait trains, avions et bateaux dans une logique tarifaire qui correspond à nos enjeux climatiques ? Subventions pour le train et les bateaux, forte dissuasion tarifaire pour l’avion ou absence de vol pour les destinations courtes ? Il existe bien d’autres exemples de ce que nous pourrions faire pour imaginer une société plus respectueuse de l’environnement.


Les gouvernements au service du capitalisme


Mais cela suppose de rompre définitivement avec le capitalisme, cette économie dans laquelle les sociétés de capitaux sont hégémoniques. Il s’agit d’entreprises qui ont été initiées par des individus qui ont apporté des capitaux dans l’espoir d’en gagner plus ... On nous parle de démocratie, mais dès qu’un.e salarié.e franchit les portes de l’entreprise, il n’a alors plus son mot à dire et doit obéir à une direction qu’il n’a jamais choisie.

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Il en est de même des usagers et consommateurs qui n’ont aucun droit de regard sur la façon dont sont produits les biens et services qu’ils achètent.

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La société de capitaux contre l’entreprise


Si on détaille les mesures annoncées par Macron face à la crise provoquée par la pandémie, presque toutes sont au service du maintien des sociétés de capitaux. Commençons par le report pouvant ouvrir à l’exonération des cotisations sociales pour 21 milliards d’euros.

Soyons clair, ces cotisations sociales sont du salaire. Du salaire qui sera versé au salarié lorsqu’il en aura besoin (congé maladie, retraite, chômage…) mais aussi celui des personnels de la santé publique. Lorsqu’une société de capitaux ne verse pas ses cotisations sociales, ses actionnaires ont failli à leurs obligations. Si pour éviter les faillites, l’État les exonère, ceci signifie tout simplement que l’État, donc au final l’ensemble des citoyen.nes, payent pour le maintien au pouvoir de ces actionnaires.

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Une autre économie est urgente


Il y a, dès lors, une autre approche que celle du gouvernement. Une approche qui consiste à transformer les entreprises de sociétés de capitaux en unités de production autogérées.

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Il s’agit bien ici de sauver l’économie, une économie démocratique dans laquelle usagers et salarié.es définiront ensemble ce qu’il faut produire, et non plus une économie capitaliste dont le profit est l’aiguillon de l’orientation de celle-ci avec tous les ravages sociaux et écologiques qu’elle a produits.

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C’est dans les grandes secousses de l’histoire que les changements deviennent possibles et il nous faut être prêts.


Pour lire l'article sur Basta!




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