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Laurent Brun secrétaire général de la CGT cheminots répond à l’Humanité…


Le secrétaire général de la CGT cheminots, Laurent Brun, a passé la journée de lundi dans les locaux de l’Humanité. Dans un entretien exclusif, il répond aux attaques du pouvoir contre les grévistes et le syndicat majoritaire à la SNCF. Et explique pourquoi la grève est partie pour durer si l’exécutif ne se décide pas à retirer sa réforme.

Emmanuel Macron a demandé aux cheminots de faire une trêve pour Noël pour, dit-il « respecter la vie des familles ». Que lui répondent les salariés que vous représentez ?

Laurent Brun Ils lui répondent tout d’abord que c’est à lui de respecter les familles. Si c’était le cas, il n’aurait pas produit un projet de loi qui va réduire leurs moyens à la retraite. Et puis, une trêve, cela a un sens précis : c’est, dans une bataille, lorsque les deux parties cessent le feu. Nous, les cheminots, ne souhaitons qu’une chose, c’est arrêter le plus vite possible cette grève parce qu’elle nous coûte cher. Mais il faut pour cela que le gouvernement retire son projet, ça ne se fera pas autrement.

C’est donc un geste unilatéral que le chef de l’État demande aux grévistes ?

Laurent Brun Il dit qu’il veut que le conflit cesse, mais je pense que ce n’est pas tellement sa préoccupation. Il y a un message subliminal dans son propos, l’idée qu’il veut faire passer, c’est : « S’il y a des perturbations pendant les vacances, c’est parce que les cheminots ont refusé la trêve. » Et donc que c’est de leur faute.

C’est pour ça que l’idée de cette « trêve » est matraquée à ce moment précis, alors qu’à l’Élysée ils savaient très bien que c’était de toute façon trop tard parce que, même en cas de reprise du travail, il faut deux ou trois jours pour que le trafic reprenne correctement. On est donc dans la com pure.

D’ailleurs, on n’a jamais vu dans l’histoire sociale une grève s’arrêter pour repartir deux semaines plus tard. C’est de l’enfumage pour tenter de retourner l’opinion publique, car, ce qui les gêne énormément, c’est qu’elle reste favorable au mouvement.

Le choix de sacrifier sa retraite de président de la République, n’est-ce pas un autre « message subliminal » visant à stigmatiser les cheminots ?

Laurent Brun D’abord, j’aimerais savoir à quel niveau de retraite pourra prétendre Emmanuel Macron pour connaître la réalité de son « sacrifice ». On n’est clairement pas au même niveau de richesse. Cette annonce est donc doublement condescendante. Primo, parce que lui a les moyens de le faire, ce qui n’est pas le cas des cheminots, dont le seul revenu à la retraite sera leur pension. Et puis c’est condescendant vis-à-vis de tous ceux qui, parce qu’ils n’abandonnent pas leur retraite, sont suspectés d’être de mauvais Français. C’est méprisant et pathétique aussi, parce qu’au lieu d’essayer de convaincre sur le fond, il joue des effets de manches pour monter l’opinion contre les grévistes.

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Pour compléter cette lecture : Retraites : guide d’auto-défense imagé pour les dîners de Noël (et les autres...)

#Retraites #Sécuritésociale #Luttedesclasses #Oligarchie #Capitalisme #Privatisation

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