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Retraites : une histoire récente, une situation fragile


Note de la rédaction: Le 1er article remonte à plus de 15 ans et ses conclusions ne sont plus toutes valables, mais il a le mérite d'exposer clairement l'histoire de la pension de retraite et ses différents aspects. le 2nd article fait une analyse du projet de contre-réforme du gouvernement Macron.

Ce n’est que tardivement que le risque vieillesse est devenu une des branches de la sécurité sociale, plus tardivement encore que les retraités, ou du moins la plupart d’entre eux, bénéficient pour la plupart d’un niveau de vie convenable. L’histoire récente a montré que la question des retraites était très sensible. Mais on n’a peut-être pas bien intégré l’idée que les bouleversements démographiques et économiques rendaient leur situation fragile.

Voici quelques données sur cette évolution et, à partir des débats de 2003, quelques remarques sur les perspectives : ces remarques sont personnelles, et donc discutables, mais elles visent, sinon à résoudre le problème, du moins à (essayer de) bien le poser

Une histoire touffue

Un bref regard sur l’histoire des retraites montre la complexité de cette question, qui dépend de la démographie, de l’évolution économique et monétaire, et de la volonté politique.

Pendant longtemps, le sort des vieux sans ressources et sans famille pour prendre soin d’eux n’a relevé que de la charité, à l’initiative d’organismes religieux, ou de la solidarité, à l’initiative par exemple des corporations pour leurs membres. Henri IV se préoccupe des anciens soldats et Louis XIV fait construire pour eux l’Hôtel des Invalides (1671). Sous la Révolution, on parle « d’assurer aux vieillards et aux veuves des secours contre l’indigence », mais sans prendre de décisions durables. C’est pourquoi, au début du XIX ème siècle, quelques caisses particulières sont créées, par exemple pour les personnels de la Banque de France (1808) ou de la Comédie française.

Il faudra longtemps pour que l’idée de retraite se dégage de celle d’épargne ou de secours mutuel. Pour les professeurs, là encore après une ébauche sous la Révolution, un fonds de retenue du vingtième des traitements est créé en 1802, pour assurer une pension de retraite, qu’ils peuvent toucher après vingt ans ou trente ans d’exercice. Pour les instituteurs, en 1833, la loi Guizot crée dans chaque département une Caisse d’épargne et de prévoyance, qui gère une retenue du vingtième du traitement fixe ; mais comme celui-ci n’est alors qu’une petite partie des ressources des maîtres, le reste provenant de l’écolage, et que l’Etat n’ajoute rien à ces retenues, la pension reste très maigre.

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Second article: Retraites à points: la rigidité néolibérale de Benoît Borrits

#Retraites #Travail #Capitalisme #Histoire #luttessociales

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