Ne travaillez pas, vous serez traqués. Travaillez, vous serez floués. A l'heure de la "réforme" du chômage, tandis que la CAF me colle un procès parce qu'elle me réclame un papier qui n'existe pas, et que mon boulot salarié me rapporte à peine la moitié du smic, j’ai envie de dire un peu ce que je pense aux apologistes macroniens du travail-à-tout-prix et de la lutte-contre-l’assistanat.
Travailleur associatif, je consacre la majeure partie de mon temps à des activités bénévoles variées. Pour exemple, avec les nombreux collectifs dont je fais partie (Pilule Rouge, Punk & Paillettes, Collectif Mangoustes, Rue Libre, Mouais…), j’ai depuis un an contribué à organiser une quinzaine de concerts, à éditer deux guide papiers, à tenir des stands dans divers festivals, à réaliser trois reportages vidéos, à mettre en place une journée consacrée aux arts de rue, à créer un journal mensuel… Tout en filant un coup de main ici et là aux associations des potes, en traduisant du Bookchin, en m’investissant dans les élections municipales, et en participant aux Gilets Jaunes et autres mouvements sociaux d’occupation de l’espace public (et aussi, j'en conviens, en passant pas mal de temps au bar).
Je pense donc pouvoir dire que je ne chôme pas. Quoi que puissent en dire les glorieux travailleurs qui nous dirigent, et qui me traiteraient sans doute, étant donné qu’il arrive souvent que ces activités soient financées par le RSA, d’assisté et de glandeur.
Et pourtant, très souvent, à côté de ça, je travaille. Je veux dire, en tant que salarié. En bon lumpen-prolétaire, j’ai déjà fait plein de petits (ou pas) boulots : intérimaire, manœuvre, professeur, particulier ou en collège, surveillant, jardinier.
Je connais donc très bien les réalités du travail salarié. C’est pourquoi je peux dire que, dans la société capitalo-consumériste néo-libérale dans laquelle j’ai l’heur de devoir survivre, on ne gagne rien à travailler.
