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Droit du travail : la chute du recours à la justice


Le ministère de la Justice vient de publier un rapport remis en juillet qui analyse l’évolution des affaires prud’homales entre 2004 et 2018. Ce rapport, écrit par la DACS en collaboration avec la chercheure Évelyne Serverin, montre la forte baisse des recours aux prud’hommes ainsi que la complexification des litiges. Il note aussi une forte inégalité de la contestation des licenciements en fonction du sexe, de l’âge ou de la profession.

Les affaires prud’homales dans la chaîne judiciaire entre 2004 et 2018

Les recours liés aux licenciements divisés par deux en dix ans

Le nombre de recours aux prud’hommes a faiblement varié entre 1990 à 2010. Mais, depuis dix ans, il a été presque divisé par deux (228 901 en 2009, 119 801 en 2018). Les demandes formées par les salariés liées à la rupture du contrat de travail représentent 92 % des affaires.

Deux raisons majeures à cette chute : la montée en charge de la rupture conventionnelle depuis 2010. Puis les réformes de la procédure prud’homale avec notamment l’entrée en vigueur du décret du 20 mai 2016. Si le taux de recours des personnes contre leur licenciement a régulièrement augmenté jusqu’en 2014, pour atteindre 40 %, il a depuis baissé de 10 points. Selon le rapport, l’ordonnance du 22 septembre 2017 encadrant les indemnités de licenciement, « n’a pas eu d’effet sensible sur les demandes nouvelles ».

Le nombre d’affaires en série est passé de 20 % en 2009 à 10 % en 2018. Parmi les causes : l’entrée en vigueur de la loi du 17 juin 2008 qui a réduit de trente à cinq ans le délai de prescription des actions personnelles. Autre conséquence des réformes : la part des saisines directes du bureau de jugement qui avait atteint 30,5 % en 2016 diminue depuis (25,3 % en 2018).

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#Justice #Prudhommes

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