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RIP Aéroports de Paris : une bataille centrale pour les classes populaires


La marche vers la privatisation totale d’Aéroports de Paris est, jusqu’en mars prochain, bloquée par le processus du RIP (« référendum d’initiative partagée »). Le fait même qu’il y ait eu un blocage parlementaire sur la question est révélateur du climat politique actuel. Même si cela ne débouche pas pour l’instant sur un changement positif des rapports de forces, il y a parmi les classes populaires un rejet profond des injustices sociales et une exigence de droits démocratiques réels sur toutes les questions qui concernent la société toute entière, dont une préoccupation de contrôle sur les biens communs et les services publics.

Une exigence démocratique fondamentale

Cette préoccupation a été, dès le début, au cœur du mouvement des gilets jaunes que le gouvernement n’arrive toujours pas à étouffer. Aussi, la mise en branle du processus de RIP, y compris par des élus PS et LR, ne peut se comprendre que comme un effet de ces exigences, un ricochet de la revendication du référendum d’initiative citoyenne (RIC) portée par les gilets jaunes. Le RIP n’en est pourtant qu’un pâle reflet, un minuscule grain de sable dans les institutions de la Vème République qui sont faites pour donner les pleins pouvoirs au parti présidentiel majoritaire. Il est à la fois comique et révélateur que Bruno Le Maire se soit écrié en avril dernier que le blocage parlementaire du RIP remettait en cause la démocratie représentative.

C’est pourtant une exigence démocratique élémentaire qui s’exprime là et, indépendamment du nombre de signatures recueillies jusqu’à maintenant, cette possibilité de référendum a reçu un très large écho de sympathie et de nombreux groupes de gilets jaunes l’ont reprise parmi leurs exigences. Car justement, pour une fois, pourrait apparaître la possibilité d’exercer un contrôle démocratique sur des décisions qui ont des conséquences importantes pour la population dans divers domaines, décisions qui d’habitude se prennent tout simplement par des accords entre le gouvernement et les grands groupes industriels et financiers.

Que l’on puisse se prononcer par référendum sur le choix de privatiser totalement ADP est d’abord une exigence démocratique qui devrait aussi pouvoir se réaliser sur toutes les questions identiques, concernant des privatisations comme d’importantes mesures sociales, par exemple le choix de privatiser les activités rentables d’EDF, de maintenir les autoroutes sous la coupe de Vinci et Eiffage. Cela peut paraître évidemment en totale contradiction avec le fonctionnement politique d’une société entièrement commandée par les intérêts des grands groupes capitalistes, industriels et financiers, sans tenir compte d’aucune manière des besoins populaires, mais ce sont bien des questions de cet ordre-là qui sont soulevées à travers celle d’ADP.

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#Privatisation #Luttedesclasses #démocratie #Oligarchie #Technocratie #Lobbies

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