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Procès France Télécom - la faute au capitalisme... et à ses dirigeants


Je suis sortie de cette session du tribunal avec la nausée, pas seulement à cause de la chaleur, mais parce qu’est décrite de façon très concrète et très précise la brutalité, la violence vécues par des dizaines de milliers d’employé.e.s de France Télécom. Mais qui est responsable ? Le système, ce capitalisme qui broie les employé.e.s pour en extraire la « survaleur » la plus grande possible, qui oblige l’entreprise et ses dirigeants à s’adapter au marché et à nourrir toujours plus les dividendes des actionnaires ? Ou les dirigeants de l’entreprise elle-même, harcelant moralement et imposant sciemment un « management du stress »¹? Toute l’après-midi a tourné autour de ces questions. Et finalement, conduit à enlever ou et à le remplacer par et : c’est bien le système capitaliste et ses dirigeants, ici ceux de France Télécom, qui sont responsables de ce désastre humain.

Olivier Barberot, le DRH, un des dirigeants mis en cause, débute l’après-midi ainsi : c’est injuste de montrer du doigt des personnes, furent-elles dirigeantes de France Télécom au moment du désastre. Les responsables ? Le « système », la décision de privatiser l’entreprise et les conséquences qui l’accompagnent, les autorités de la concurrence et les contraintes qu’elle leur impose. Louis-Pierre Wenes, n° 2 de France Télécom, y ajoutera un autre coupable deux heures après : le brusque changement technologique, puisque les dirigeants auraient réalisé subitement, en 2006, qu’il fallait passer de la téléphonie fixe à l’internet. Seule l’industrie de la photo avec le passage de l’argentique au numérique aurait vécu changement aussi brusque. Olivier Barberot ose le dire : pour nous dirigeants, dans ce contexte, « la performance sociale est un combat quotidien ». Bref, c’est la faute à des forces qui nous dépassent et personne n’est responsable directement. C’est une grande force du capitalisme : invisibiliser les victimes et leurs souffrances, mais aussi leurs bourreaux.

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