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La montagne de dettes privées des entreprises sera au coeur de la prochaine crise financière


Les ingrédients d’une nouvelle crise financière internationale majeure sont réunis. Les dirigeants des banques centrales le savent de même que les dirigeants d’institutions comme le FMI, l’OCDE et la Banque des règlements internationaux. De nombreux articles de la presse spécialisée y sont consacrés. Un des facteurs qui mènent l’économie vers une crise vers une nouvelle crise internationale de grande ampleur, c’est l’énorme accumulation de dettes par les grandes entreprises privées et l’usage qui est fait de ces dettes.

Pourtant les gouvernements des principales économies de la planète avaient promis de rétablir une discipline financière qui respecterait l’intérêt général et éviterait de nouvelles crises aux effets douloureux pour la population. Afin de défendre ce système capitaliste qui écœure une majorité de l’opinion publique, ils ont multiplié les effets d’annonce de mesures fortes visant à réformer le système pour lui donner un “visage humain”, mais bien sûr sans que cela ne change quoi que ce soit en pratique. En réalité, la politique que les gouvernements et les dirigeants des banques centrales ont menée a ménagé et favorisé les intérêts du grand capital, notamment celui des grandes sociétés financières. Aucune mesure stricte n’a sérieusement obligé les capitalistes à mettre un frein à la prise de risque, à réduire la spéculation, à investir dans la production.

Les crises font partie du métabolisme du système capitaliste mais elles ne se ressemblent pas toutes. Dans le présent article, il ne s’agit pas de revenir sur les causes générales des crises capitalistes. Il s’agit ici de diagnostiquer des facteurs qui conduisent certainement à une nouvelle crise de grande ampleur.

Quand elle éclatera, les gouvernements, les dirigeants des banques centrales et la presse dominante feindront l’étonnement comme à chaque fois.

Pour les opposants au système, il est fondamental de pointer du doigt les responsabilités et de montrer comment fonctionne le capitalisme afin d’être en mesure d’imposer enfin une autre logique et de rompre radicalement avec ce système.

Depuis 2010, profitant de la politique de bas taux d’intérêt adoptée par les banques centrales des pays les plus industrialisés (Réserve fédérale des États-Unis, Banque centrale européenne, Banque d’Angleterre, Banque du Japon, Banque de Suisse…), les grandes entreprises privées ont augmenté massivement leur endettement. Aux États-Unis, par exemple, la dette des entreprises privées non financières a augmenté de 7 800 milliards de dollars entre 2010 et mi-2017.

Qu’ont-elles fait de l’argent emprunté ? L’ont-elles investi dans la recherche-développement, dans des investissements productifs, dans la transition écologique, dans la création d’emplois décents, dans la lutte contre le changement climatique ? Pas du tout.

L’argent emprunté a servi notamment à réaliser les activités suivantes :

I. Les entreprises empruntent pour racheter leurs actions en bourse. Cela produit deux avantages pour les capitalistes : 1) cela fait monter le prix des actions ; 2) cela permet de “rémunérer” les actionnaires sans que cela entraîne pour eux le paiement d’impôts sur les bénéfices.

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#Multinationales #Finance #Libéralisme

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