En tant qu’Amérindienne récemment arrivée au Canada, j’ai été attristée de constater que le racisme systémique et insidieux dont sont victimes les femmes et les filles autochtones aux États-Unis se manifeste également de l’autre côté de la frontière. Ma nouvelle résidence provinciale, la Colombie-Britannique, compte la plus forte proportion de femmes et de filles autochtones du Canada assassinées et disparues.
J’ai encore besoin de temps pour évaluer et assimiler le rapport final sur l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées publié la semaine passée, et intitulée Réclamer notre pouvoir et notre place. Le rapport compte plus de 1 200 pages et comprend plus de 230 recommandations.
Je me réjouis qu’au Canada un tel effort ait été accompli et qu’après un travail de longue haleine, un tel comité et son rapport aient vu le jour, et aient été salués publiquement, courageusement.
Cela n’a certainement pas été le cas aux États-Unis qui ont brillé par un manque d’indignation morale.
Le rapport a en effet conclu non sans fracas et après un long cheminement que les meurtres et disparitions de femmes amérindiennes (y compris Métis et Inuit) constituaient un génocide.
Le terme a suscité une forte controverse au Canada.
Peut-être que cela secouera l’opinion et la sortira de leur complaisance.
