Réunion débat co-organisée par l’Association Autogestion (AA), l’Association des communistes unitaires (ACU), les Amis de Tribune socialiste (ATS), Cerises, l’Observatoire des mouvements de la société (OMOS), le Réseau pour l’autogestion, les alternatives, l’altermondialisme, l’écologie et le féminisme (AAAEF), le Temps des lilas et l’Union syndicale Solidaires.
Conclusion de la contribution de Benoît Borrits:
... plutôt que de recourir aux déficits, ou à la dépréciation de la monnaie, ce qui constitue des moyens d’éviter le conflit de classes, il convient de s’en prendre aux profits. Ceci aura pour effet de dévaloriser les entreprises, de façon à ce que les salariés exproprient les actionnaires, non en tant que nouveaux propriétaires, mais en tant que classe.
En tant que classe, cela signifie en finir avec l’atomisation des entreprises, du marché qui les dresse les unes contre les autres dans une logique de concurrence, et établir les solidarités que l’on souhaite, en tant que classe. Voulons-nous des salaires exclusivement déterminés par le comportement économique de l’entreprise ou établir un pot commun ? Si nous décidons d’un pot commun, quel est son amplitude et comment le répartir ? De façon uniforme selon les individus ou en fonction de grades ou de qualifications ? En fonction de notre présence en emploi ou de façon inconditionnelle ? Toutes les formules sont possibles et légitimes à la seule condition que ce soit le débat démocratique qui l’ait permis. Par contre, il y a une chose dont on est absolument certain : aucune de ces formules de socialisation des revenus ne sera possible si on conserve les actionnaires. Il en est de même de l’orientation des investissements. Souhaitons-nous la plus grande liberté de chaque entreprise d’investir où elle le veut ou souhaitons-nous que certains investissements soient fléchés en fonction des priorités du moment ?
Nous aboutirions ainsi à une démocratie économique totale : des unités de production dirigées par leurs travailleurs (ses), parfois secondés par les usagers – mais liées entre elles par des communs sociaux géographiques – gérés démocratiquement – qui socialisent les revenus et les investissements, ce que j’ai développé dans mon dernier livre, Au-delà de la propriété, pour une économie des communs.

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