Un tiers des stocks de poissons est surexploité à l’échelle mondiale ; plus de 150 millions de tonnes de plastiques polluaient l’océan en 2018 ; les coraux sont massivement menacés d’extinction d’ici 2050… L’heure n’est plus à la surprise en ce qui concerne l’horizon alarmant qui guette le poumon bleu de la planète.
Pourtant, des initiatives locales de gestion des espaces marins apparaissent prometteuses. Que nous apprennent-elles sur la gouvernance des ressources naturelles partagées ? Comment s’en inspirer à plus grande échelle, en particulier dans les zones au-delà des juridictions nationales, qui couvrent pas moins de 60 % de la surface océanique ?
À Tahiti, la renaissance d’un rāhui marin
Quelle ne fut pas la surprise des navigateurs anglais de passage sur des îles de l’actuelle Polynésie française à la fin du XVIIIe siècle lorsqu’ils découvrirent différentes pratiques du « rāhui » ! De William Anderson, témoin d’un interdit temporaire sur l’abattage des porcs édicté par un chef allié local en amont de l’arrivée d’un navire anglais… Ou encore de James Morrison, qui décrit des embargos sur les zones maritimes en temps de pénurie, cérémonieusement levés des mois à des années plus tard une fois les ressources régénérées.
Fortes d’une tradition orale, ces pratiques anciennes s’apparentent à la mise en jachère de ressources communes. Elles trouvent une forme nouvelle dans les sociétés polynésiennes modernes.

#Libéralisme #Mondialisation #Alimentation #Gouvernance #exploitation