Les moyens de la répression s’étendent et ses cibles se multiplient, observent des militants des mouvements sociaux et des quartiers populaires. Lors d’une journée de rencontre le 11 mai dernier, ils ont caractérisé les multiples formes de ces atteintes aux libertés et ils ont ouvert des pistes de résistance. Reporterre vous fait le compte-rendu des discussions.
Gilets jaunes, familles de personnes tuées par la police dans les quartiers populaires, profs, lycéens, militants antinucléaires, décrocheurs de portrait d’Emmanuel Macron dans les mairies, association d’aide aux migrants, journalistes, syndicalistes, etc. Une grande diversité d’intervenants se sont succédé à la tribune de la salle de la Bourse du travail de Paris, samedi 11 mai dernier.
Cette « rencontre nationale contre la criminalisation des luttes » était intitulée par ses organisateurs [1] « Ripostons à l’autoritarisme ». « Si on avait proposé cela il y a quelques années, on nous aurait dit qu’on exagérait. On hésitait à parler d’autoritarisme », a introduit Youcef Brakni, du Comité Adama Traoré, qui lutte pour obtenir la lumière sur la mort de ce jeune de 24 ans survenue en 2016 dans une gendarmerie. Youcef Brakni a rappelé l’objectif de la journée, à savoir rassembler des luttes diverses subissant la répression : « Ce que Sarkozy a ramené dans les quartiers est ce qui sert aujourd’hui à réprimer les mouvements sociaux. Il n’est pas possible que, quand un jeune meurt tué par la police, il n’y ait que des militants des quartiers qui se mobilisent. C’est une question de survie désormais, on va vers les Gilets jaunes, vers les mouvements sociaux. »
