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La mise à mort du langage de l'autre


Des militants ont été arrêtés dans des manifestations sans incidents, et placés en garde à vue, pour des slogans qu'ils auraient repris, ou pour le texte d'une pancarte. Au-delà de la liberté d'expression, ce qui est en jeu ici c'est la modalité même de l'expression de la contestation: c'est le langage de l'autre, celui ou celle qui conteste, qui est visé et privé de son droit.

Le 22 mars, dans une lettre ouverte au président de la République, publiée par lundimatin#183, Frédéric Lordon déclinait l’invitation à participer à la séance du grand débat avec les intellectuels, et il accusait l’actuel gouvernement de détruire le langage: “Vous et vos sbires ministériels venus de la start-up nation, c’est autre chose : vous détruisez le langage. Quand Mme Buzyn dit qu’elle supprime des lits pour améliorer la qualité des soins ; quand Mme Pénicaud dit que le démantèlement du code du travail étend les garanties des salariés ; quand Mme Vidal explique l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants étrangers par un souci d’équité financière ; quand vous-même présentez la loi sur les fake news comme un progrès de la liberté de la presse, la loi anti-casseur comme une protection du droit de manifester, ou quand vous nous expliquez que la suppression de l’ISF s’inscrit dans une politique de justice sociale, vous voyez bien qu’on est dans autre chose – autre chose que le simple mensonge. On est dans la destruction du langage et du sens même des mots.”

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#Giletsjaunes #Domination #Militantisme #Censure #Gouvernance

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