Ce livre poursuit l’action qui a toujours été la mienne – et qui consiste notamment à frayer les voies d’une pensée théoriquement capable de faire travailler ensemble la connaissance de l’évolution et celle de l’histoire. Il aborde, sur une base scientifique que je crois nouvelle, certaines grandes questions contemporaines à travers l’idée-force de l’hypertélie – un excès de développement qui écarte de sa fonction l’organe qu’il affecte, en dissimulant sous un simulacre de puissance indéfiniment augmentée une désadaptation généralement mortifère. Or le syndrome hypertélique est la maladie mortelle du capitalisme, dans sa compulsion de croissance perpétuelle, dans le heurt de ses rationalités sectorielles, et dans sa destruction accélérée des liens de l’humanité avec elle-même et avec la nature. On y reconnaîtra l’ultime impropriété du système économique qui est le nôtre, et qui s’est imposé par une séduction surcompensatoire à un monde qu’il condamne en réalité à la sclérose des consciences, à la résurgence des barbaries, au dépérissement et à la mort
