Les travailleurs ubérisés ont aussi peu de protection sociale que les ouvriers d’il y a deux cent ans, affirme Karim Amellal, spécialiste de l’économie numérique.
De quelle révolution l’ubérisation est-elle le nom? Chaque année le traditionnel cortège du 1er mai est l’occasion de s’interroger sur les conditions d’existence des travailleurs ou encore sur les nouvelles formes d’emploi (cf. les mobilisations en Suisse romande ci-dessous). Si l’arrivée de l’économie dite collaborative et ses «innovations» avait été accueillie avec enthousiasme par la société et les décideurs politiques, son étoile est en train de sérieusement pâlir. De nombreux acteurs, dont les syndicatspointent du doigt des dérives.
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Pour l’écrivain français et enseignant à Science Po Paris Karim Amellal, l’uberisation du monde du travail, loin d’être une révolution, est un retour à un modèle datant du XIXe siècle. Un nouveau paradigme qui fait voler en éclats les acquis sociaux obtenus de haute lutte depuis deux siècles. Dans son ouvrage La révolution de la servitude (Demopolis, 2018), il en appelle à une intervention de l’Etat pour mieux protéger les travailleurs. Interview.
