La discussion de la « simple » notion de concurrence dite « pure et parfaite », ou même édulcorée sous forme de « concurrence de marché imparfait », nous mène à des considérations dont la complexité et la portée dépassent de très loin la façon dont on en traite dans le discours économique dominant.
Partie 1 : La notion de « concurrence pure et parfaite ».
Avec la présente chronique, je voudrais, plutôt que d’aller plus en avant et directement dans le « déboulonnement » des prétentions de statut de science, et de capacités de « mesurer » en économie ; effectuer un petit détour par une analyse des piliers-fondements de la pensée néoclassique-néolibérale. « Piliers », que je qualifie de « fondamentaux » et qui soutiennent tout l’édifice théorique de la pensée économique néoclassique – néolibérale, ainsi que et surtout, la prétention de celle-ci au double statut de « science » et de « science qui mesure ». Il me parait donc plus adéquat de commencer par défricher les soubassements et les conséquences, de l’existence ces piliers. Ils sont passablement nombreux. Ce sont les arcs-boutants de la notion même de « système capitaliste » : depuis la dite « concurrence pure et parfaite », jusqu’à la prétendue indépendance (entre-elles) des variables indépendantes dans les équations multivariées, en passant par les postulats de « marché autorégulé », de « rareté »… ou encore de l’existence – quasi automatique - d’un « équilibre général des marchés »2.
