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Le grand déchoukaj* de la démocratie représentative


Extraits

Ce que redécouvrent les gilets jaunes, comme à chaque insurrection depuis la fin des années 80, c’est que l’ouverture d’un débat ne peut se faire à moins d’une critique d’une double représentation : celle du peuple par l’Etat et celle du monde par l’information dominante. Voilà les conditions minimales de l’émergence d’une parole. Celle des gilets jaunes dit la révolte contre la survie, contre la misère quotidienne, contre l’esclavagisme du salariat et des conditions assimilées, contre l’oppression de l’Etat et l’aliénation instituée de la démocratie représentative, contre une société où les individus sont dépossédés de leur vie et de leur expérience.

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Glisser un bulletin de vote, c’est pour chaque individu être incorporé au corps de l’élu et à l’Etat. En avalant les bulletins individuels, le corps ogresque de l’élu se gonfle des paroles individuelles et réduit chaque individu ayant voté au silence. Il se fabrique ainsi une figure de l’incarnation de tous par la dépossession de chaque individu de sa parole. Par le processus du vote et son résultat, chaque votant est absorbé par la totalité factice de l’Etat.

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C’est la fin des dorures pourrissantes de l’Etat, de la célébration de la grandeur vermoulue de la nation, c’est la fin de la fabrication de l’absence de tous et des rituels républicains dont la seule fonction est de maintenir un strapontin pour que quelques-uns se hissent dessus, arguant de procédures démocratiques pour gouverner pour leur propre compte.

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#Giletsjaunes #Révolution #démocratie

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