, Une généalogie du libéralisme autoritaire (Paris, La Fabrique, 2018), un ouvrage important sur l’histoire philosophique du néolibéralisme. La trajectoire néolibérale plonge ses racines dans la « crise de gouvernabilité » des années 1960-1970 (André Gorz, 1988 ; Michel Foucault, 2004). Les milieux conservateurs, qui y voyaient le signe d’une « société ingouvernable », ont lancé une contre-offensive théorique et pratique, préparée dans les années 1970 et déployée dans les années 1980, afin de discipliner les individus et les États et de les soumettre à la logique du marché.« L’État providence comme base matérielle de l’hégémonie, l’intervention publique comme mode de régulation sociale, la démocratie représentative comme dialectique de la société civile et de l’État : tout cela allait devoir être remis à plat » (p. 212).
