À Sorcy-Saint-Martin, le 27 janvier, près de 75 délégations des Gilets jaunes de toute la France ont adopté un Appel. Mettant en avant la revendication du partage des richesses, l’assemblée ambitionne de donner un cadre au mouvement, tout en respectant scrupuleusement son exigence démocratique.
Sorcy-Saint-Martin (Meuse), reportage
« C’est un moment d’histoire » : Patrick, de Paris XXe, rit de toute sa face, pleinement heureux, comme les trois cent personnes dans cette salle qui s’étreignent et se félicitent. Samedi 26 janvier, l’Assemblée des assemblées des Gilets jaunes a décidé qu’elle pouvait publier un appel. Elle s’est déclarée légitime, et dans l’enthousiasme général, on sent passer le souffle de ce qu’ont pu ressentir les délégués du Serment du jeu de Paume, le 20 juin 1789, quand ils décidèrent de ne plus se séparer jusqu’à l’élaboration d’une Constitution. Les Gilets jaunes ont donc une Assemblée. Ce mouvement épars, diffus, mais puissant, qui cherche sa voie depuis le 17 novembre, se voit proposer un cadre d’union face au pouvoir.
Quelques heures plus tard, Valérie, de Salvetat-sur-Agout (Hérault) m’explique. « Pourquoi est-ce un moment historique ? », lui demandé-je. « Parce que nous avons cherché à agir de la manière la plus démocratique possible, dans le respect de la parole populaire. Et parce que nous avons réussi à établir une coordination du mouvement ».
