A cinquante ans de distance, l’historienne Michelle Zancarini-Fournel constate, dans une tribune au « Monde », d’étranges similitudes, notamment dans la volonté du gouvernement de criminaliser le mouvement et ainsi d’occulter les violences policières.
Alors que le référendum d’initiative citoyenne (RIC) avait été le principal sujet de discussion la première semaine de janvier autour du mouvement des « gilets jaunes », la question des violences a été au centre de tous les débats avant « l’acte IX » du samedi 12 janvier.
La scène inaugurale s’est déroulée le 5 janvier, en deux temps : sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, à Paris, un homme de haute taille, vêtu de noir, reconnu très vite comme étant un ex-boxeur professionnel, frappant à poings nus un policier mis en difficulté ; à Toulon, un policier, reconnu comme étant le commandant responsable du maintien de l’ordre, entouré de plusieurs de ses collègues, plaquant un homme désarmé contre un mur et lui assénant des coups. Dans le même temps, les discours tenus par les responsables gouvernementaux, refusant de prendre en considération le parallélisme des deux situations de violences, ne dénonçaient que l’extrême agressivité des manifestants, et le premier ministre annonçait au journal de 20 heures le lundi 7 janvier le vote prochain d’une loi « anticasseurs »
