Depuis 2008, les ruptures de stock de molécules considérées comme essentielles ont été multipliées par dix en France. Le résultat de choix industriels visant le seul profit, sous le regard d’un État spectateur.
Quel est le point commun entre le vaccin DTP (diphtérie-tétanos-poliomyélite), obligatoire pour tous les nourrissons, les anticancéreux 5-FU ou Vincristine, le Sinemet, qui permet de contrôler les symptômes de la maladie de Parkinson, ou encore l’antibiotique bien connu de tous les parents, l’amoxicilline? [1] Tous ont été, ces dernières années, victimes de «ruptures de stock» ou de «tensions d’approvisionnement», termes polis utilisés par l’Agence française du médicament (ANSM) pour décrire les pénuries de molécules auxquelles sont confrontés de plus en plus de malades aux guichets de leurs pharmacies.
Une personne sur quatre aurait déjà été touchée par ce phénomène «récurrent et massif», indique une enquête rendue publique la semaine dernière par France Assos Santé, collectif qui regroupe 80 associations de patients et d’usagers. Des ruptures qui concernent, dans plus d’un cas sur trois (36%), des vaccins, mais aussi, donc, des anti-infectieux, des traitements pour les maladies du système nerveux (épilepsie, Parkinson), des médicaments contre le cancer, l’hypertension, les problèmes sanguins ou les allergies…
