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L’Histoire, la Commune, le roman, le présent : “Les Gilets jaunes représentent un espoir : le retour


Des communards aux Gilets jaunes... L’écrivain Hervé Le Corre situe son dernier roman, “Dans l’ombre du brasier”, dans le cadre de l’insurrection parisienne de 1871. Une révolution perdue d’avance, qui n’empêche pas de mener avec espoir les combats d’aujourd’hui.

Hervé Le Corre, l’une des toutes premières plumes du polar français contemporain, situe son nouvel opus dans le chaos des derniers jours de la Commune de Paris, en mai 1871. Roman noir et rouge, Dans l’ombre du brasier dit avec une singulière puissance les espoirs révolutionnaires des communards, l’idéal joyeux d’une société plus démocratique, plus égalitaire, tout autant que la conscience aiguë de la défaite inéluctable, qui se terminera, on le sait, par la barbarie de la « semaine sanglante ». Eminemment politique, profondément mélancolique, ce livre paraît au moment où le mouvement des Gilets jaunes vient faire écho aux interrogations et aux contradictions qui le traversent. Aujourd’hui sexagénaire, Hervé Le Corre, qui fut pendant trente-huit ans professeur de lettres dans des collèges bordelais, n’a rien de l’écrivain replié dans sa tour d’ivoire. Pour lui, la littérature est de plain-pied dans le brasier du monde...

Michel Abescat – Pour quelles raisons l’histoire de la Commune de Paris vous tient- elle à cœur ?

Hervé Le Corre – C’est un rêve magnifique, une utopie pleine d’espérance, une véritable tentative révolutionnaire. Pour la première fois, une population essaie de mettre en place un régime politique différent, une forme de démocratie directe et des mesures sociales radicales. Les soulèvements précédents, ceux de juillet 1830 et de février 1848, n’ont été révolutionnaires que par accident, provoquant des changements de régime sans que les insurgés, sur les barricades, les aient vraiment pensés et voulus. En 1871, la Commune ébauche les grandes lignes d’une démocratie réelle, avec la possibilité de révocation des élus, de contrôle des mandats et, sur le plan social, procède à l’augmentation des salaires, proclame l’école obligatoire, se préoccupe de l’accès à la culture. Cette tentative d’émancipation ne durera qu’un peu plus de deux mois, du 18 mars, premier jour du soulèvement, au 28 mai, dernier jour de la « semaine sanglante », mais sa puissance est telle qu’elle inspirera toutes les utopies révolutionnaires qui suivront, anarchistes, libertaires et bien sûr marxistes. La Commune de Paris fait partie des grandes dates de l’histoire révolutionnaire ; elle est un élément constitutif de la mythologie du mouvement ouvrier. J’avais 16 ans en 1971, quand son centenaire a été célébré. Et je me souviens que, adolescent, elle me faisait puissamment rêver.

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