Face aux Deliveroo et autres Uber eats qui se développent dans le secteur de la livraison de repas à domicile, des coursiers à vélo s’auto-organisent dans de nombreuses villes européennes avec la volonté de maîtriser leurs conditions de leur travail en s’auto-gérant. Ces différentes initiatives cherchent à se coordonner autour de Coopcycle, une plateforme coopérative qui propose un logiciel de mise en rapport entre clients, commerçants et livreurs à vélo, dont l’utilisation est soumise à une charte de principes intégrant la démocratie au travail ainsi qu’un statut salarial permettant la meilleure couverture sociale. Reportage.
Comme tous les jeudi soir, les associé.e.s de Coopcycle se réunissent dans l’appartement de l’un.e des leurs pour leur réunion de coordination. Des réunions bien suivies de huit à quinze personnes sur une vingtaine de membres dans lesquelles tous les problèmes sont abordés. « Ce sont des réunions de quatre à cinq heures au bout desquelles on se déteste, affirme dans un grand rire Kevin, un des initiateurs du projet. C’est le prix à payer pour rester horizontal. » Une volonté autogestionnaire clairement affichée dans ce projet hautement militant où les notions d’autonomie et de coordination doivent se conjuguer, ce qui nécessite de construire des rapports de confiance. Lison, une autre participante au projet, confirme : « la confiance, ça ne se décrète pas, ça s’acquiert. Il nous faut donc mettre en place des procédures. On ne doit pas faire ce que l’on veut mais ce que l’on pense bien pour le groupe. J’aimerais qu’on arrive à construire cette confiance. »
