Jérôme Laronze a été tué par un gendarme, mais ne l’a-t-il pas aussi été par les normes ? Son parcours n’est pas un cas particulier et son histoire nous rappelle que les réglementations vont de pair avec l’industrialisation du système agricole.
Voilà plus d’un an, Reporterre vous a raconté comment Jérôme Laronze, un paysan de 37 ans, a été tué par un gendarme le 20 mai 2017 à Sailly, en Saône-et-Loire. Trois balles l’ont atteint, une de côté et deux de dos, alors qu’il s’échappait au volant de sa voiture. Il était recherché depuis le 11 mai 2017 : ce jour-là, l’administration venait lui retirer ses vaches et il avait pris la fuite. Le gendarme a été mis en examen pour violence avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Comment en est-on arrivé là ? L’histoire tragique de Jérôme Laronze mêle crise agricole et violence policière. Elle questionne, pour le moins, sur l’attitude de l’État et de son administration face à un monde agricole en crise. Reporterre a longuement enquêté sur cette affaire dont voici le dernier des trois volets.
Mardi, nous vous racontions qui était Jérôme Laronze et le conflit qui l’opposait à l’administration ; mercredi, nous faisions le point sur l’enquête au sujet de sa mort. Dans ce troisième et dernier article, Reporterre met en avant le poids des normes et leur rôle dans l’industrialisation de l’agriculture.
