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Violences policières : “Il y a derrière chaque blessure une industrie qui tire des profits”


Le chercheur et militant anti-sécuritaire Mathieu Rigouste, auteur de “La Domination policière” (éd. La Fabrique, 2012), analyse la répression sévère du mouvement des “gilets jaunes” et du mouvement lycéen ces dernières semaines, qui a fait des centaines de blessés et des dizaines de mutilés.

Le bilan du maintien de l’ordre est particulièrement sévère : des lycéens ont été grièvement blessés au visage par des tirs de flashballs, des “gilets jaunes” ont eu la main arrachée par des éclats de grenades assourdissantes GLI-F4, 162 personnes ont été prises en charge par l'AP-HP rien que le 1er décembre… Comment expliquez-vous cet usage abusif de la violence par les policiers ?

Mathieu Rigouste - La police moderne adapte sa force au statut de ses cibles, aux rapports de force et formes d’organisation qu’on lui oppose. Elle est ainsi structurée pour pouvoir monter en puissance face à des situations de “crise”. Ceci s’inscrit dans un processus socio-historique. La police française puise régulièrement dans les répertoires militaires et coloniaux des dispositifs qu’elles réagencent pour les appliquer à l’intérieur du territoire, en général contre les classes les plus opprimées. Elle expérimente ces schémas de violence en général et au quotidien contre les habitants des quartiers populaires. Il y a une circulation de savoirs et de formes de pouvoir entre les guerres néocoloniales, la ségrégation des quartiers populaires et la répression des manifestations indisciplinées.

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#Domination #Police

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