Que depuis le Chiapas, au Mexique, le soulèvement qui a lieu actuellement en France puisse recevoir un soutien enthousiaste, ne saurait pas nous étonner.
Depuis 1994, les insurgés chiapanèques, des femmes et des hommes indiens tiennent tête à l’État mexicain, à son armée, ses polices et son oligarchie véreuse. Depuis 25 ans cette expérience d’autonomie politique, d’auto-organisation populaire qui rayonne sur le monde nous apprend que se soulever est le préambule au surgissement d’autres mondes de solidarité, de coopération, d’entraide et de rapports harmonieux avec la nature. Le refus du règne de l’économie et des pièges de la représentation politique. Tout cela pourrait résonner avec les nouvelles luttes qui surgissent de façon explosive en France.
Voilà ce que le soulèvement en cours a déjà démontré : celles et ceux qui ne sont rien ont su réaffirmer leur dignité et, par la même occasion, leur liberté et leur intelligence collective. Et surtout, ils savent désormais – nous savons désormais que nous préférons n’être rien aux yeux d’un Macron plutôt que de réussir dans son monde cynique et hors-sol. Voilà bien ce qui pourrait arriver de plus merveilleux : que plus personne ne veuille réussir dans ce monde-là et, par la même occasion, que plus personne ne veuille de ce monde-là.
