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Des Gilets jaunes au tribunal : condamnés pour l’exemple


De nombreux manifestants Gilets jaunes ont été interpellés samedi 1 décembre. Jugés dès lundi et mardi, ils ont souvent été condamnés non sur des faits précis, mais pour leur participation à un « groupement formé en vue de commettre des dégradations ».

Ils sont cariste, manutentionnaire, intérimaire, ouvrier agricole, lycéen, déménageur, chauffeur, étudiant. Ils viennent de Colombey, Nevers, Paris, Montélimar, de Seine-et-Marne, d’Alsace, du Jura... Ils ont entre 18 et 40 ans, gagnent entre 900 et 1.300 euros. Certains vivent chez leurs parents, en appartement, ou dans un logement insalubre. Ils manifestaient souvent pour la première fois, samedi 1 décembre.

Lundi 3 décembre et mardi, dans le nouveau Tribunal de Grande Instance de Paris, à l’aspect de hall d’aéroport rutilant, près d’une centaine de gilets jaunes - parmi les 378 placés en garde à vue samedi 1er - ont été jugés en comparution immédiate.

Dans le couloir blanc immaculé qui mène à la salle 6.06 – l’une des quatre réservées aux personnes interpellées le 1er décembre -, Éric* [1], le père d’un des prévenus, monté des Alpes le matin, résume sa vision de la situation : « Les médias les dépeignent en casseurs, et la justice veut les faire payer. »

Dans le box des prévenus comparaît son fils Jérémy*, 30 ans, ouvrier agricole dans la Drôme. Il participe au mouvement depuis le début à Montélimar. Pour samedi, il est monté en covoiturage à Paris avec d’autres gilets. Il a été interpellé en début de soirée alors qu’il était monté sur la terrasse de l’Arc de Triomphe vandalisé. On lui reproche les infractions de « participation à un groupement formé en vue de commettre des dégradations et des violences », « rébellion », « violences sur agents ayant entraîné des ITT », et « usage de stupéfiants ».

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#Giletsjaunes #Justice

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