Prisons surpeuplées, tribunaux engorgés… les chiffres parlent d’eux-mêmes : 35 ans après la création des travaux d’intérêt général et plus de 20 ans après la mise en place des bracelets électroniques, la prison reste la norme. Dans son projet de réforme de la Justice, la ministre Nicole Belloubet prévoit la création de 7 000 places de prison d’ici 2022. Peines alternatives ou places supplémentaires en prison ? Éléments de réponse. *
Déjà en 1983, le constat de François Mitterrand résonnait comme un échec : « Nos prisons sont pleines ». 30 ans après, la situation est loin de s’améliorer : on compte désormais près de 71 000 personnes incarcérées pour 60 000 places. Pour résoudre ce problème, le gouvernement prévoit entre 2018 et 2022 d’augmenter le nombre de places, 7 000 exactement… et une agence nationale du travail d’intérêt général. Pour Léa Grujon, qui dirige l’association « Chantiers Passerelles », il est d’abord nécessaire de développer les peines de travail d’intérêt général. Les fameux « TIG », créés en 1983 ne représentent aujourd’hui que 7 % des peines exécutées. Une alternative qui peut s’appliquer aux individus de plus de 16 ans condamnés pour des petits délits ou des contraventions de cinquième classe. Pour cette jeune femme engagée, la prison reste « un moyen onéreux de fabriquer de la délinquance » de plus elle favorise la récidive : 61 % après une peine de prison contre 34 % après un TIG, et coûte bien plus cher à la société qu’une peine de travail d’intérêt général. Encore faut-il qu’il y ait des places… Aujourd’hui le système montre ses limites faute de structures d’accueil, et de places suffisantes.
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