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« Gilets jaunes » : la démocratie directe en germe ?


Le mouvement populaire en cours, qu’il le sache ou non, défie toute l’organisation de la société et récolte un mé­pris officiel à la hauteur. Le surgissement de cette colère réveille des questions enfouies depuis si longtemps que leur simple formulation effraie. Pourtant la dégradation de la situation générale est telle qu’un choix s’impose entre le chaos qui s’avance et la reconquête, lente et laborieuse, d’une souveraineté véritablement collective.

La colère des « gilets jaunes » est authentiquement populaire

C’était immédiatement reconnaissable au mépris des médias et des politiciens : le bourrage de crâne des premiers pendant trois semaines était proportion­nel à la fébrilité du petit personnel politique. Mouvement hors partis, hors syndicats, hors associa­tion, il démon­tre en acte le décalage profond entre toutes les institutions et la réalité du pays. Il ne peut donc qu’être la cible de tous les chefs, les bu­reaucrates, les arrivistes et tous leurs discours bien-pensants qui chantent la « démo­cratie » mais chouinent dès que le peuple se mani­feste.

Cette auto-organisation générale contraste avec tous les mouvements précédents

Autant des mouvements-veto manipulés par les syndi­cats que des soubresauts récents (« pigeons », bonnets rouges, jour de colère) ou même les ’coor­dinations’ des années 1986-88. Il semble plutôt reprendre timi­dement l’élan et les pratiques des mou­vements ou­vriers des XVIII-XXe siècles, aujour­d’hui largement oubliés. Les ’réseaux sociaux’ électroniques ne font donc que jouer le rôle d’un lien social disparu, mais qui pourrait réapparaître autour d’un projet politique. Des gens se mani­festent, se rencontrent, se découvrent et tâtonnent pour se consti­tuer en corps politique par l’action.

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#démocratie #Giletsjaunes

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