Les gilets jaunes défileront le 17 novembre pour dénoncer la hausse du prix des carburants. En attendant, de plus en plus de Français se tournent vers les agrocarburants, souvent moins chers et présentés comme des alternatives vertes au diesel et à l'essence. Or, selon plusieurs études, ils seraient en fait plus polluants que les carburants fossiles à cause de la déforestation qu'ils génèrent, de l'accaparement des terres agricoles, du stockage carbone...
Huile de palme, betterave, tournesol, soja… Les agrocarburants, appelés aussi biocarburants, sont présentés comme une alternative plus écologique à l’essence et au diesel. Dernier en date, Oleo100, du groupe Avril. Le géant de l’agroalimentaire a annoncé le 8 novembre le lancement d'un nouveau carburant issu du colza. Il compte alimenter 15 000 camions ou bus d’ici 2022.
"Oleo100 permet de réduire d’au moins 60 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport au gazole fossile auquel elle se substitue", avance Avril. D’autant, souligne le groupe, que le colza utilisé est français.
4 % d'émissions de CO2 en plus
Le problème, dénonce Greenpeace, c’est que les fabricants d’agrocarburants ne prennent en compte que les émissions directes lors de l’utilisation des véhicules. "Oleo100 va émettre plus de carbone que les carburants fossiles car il faut prendre en compte les émissions indirectes liées au changement d’affectation des sols. Les prairies stockent du carbone mais quand elles sont plantées avec du colza, elles en stockent moins", explique à France Inter Clément Sénéchal, chargé de campagne chez Greenpeace.
