L’extrême droite et une partie de la gauche se retrouvent ces jours-ci du même côté sur les sujets des «gilets jaunes» et du bras de fer budgétaire entre l’Italie et la Commission européenne. Quelques idées, avec l’aide de Karl Polanyi, à opposer à l’argument paresseux des «extrêmes qui se rejoignent».
Cela a déjà été très bien dit ailleurs, mais ce mouvement des « gilets jaunes » contre la fiscalité sur les carburants nous rappelle une évidence : toutes les politiques environnementales qui visent à modifier les comportements des consommateurs en jouant sur les prix (que ce soit par la fiscalité ou l’évolution « naturelle » des marchés, comme celui du pétrole), aussi utiles soient-elle, ne peuvent être acceptées que si elles sont accompagnées par d’autres mesures. Des mesures redistributives au profit des plus pauvres afin de compenser leur caractère injuste et des mesures visant à ce que les consommateurs aient réellement la possibilité de changer de comportement. Disons-le autrement : aucune transition écologique ne sera possible si elle ne s’accompagne pas d’une diminution des inégalités et d’un plan massif d’investissement de l’État et des collectivités locales, notamment dans les transports du quotidien.
