Idéal de vie pour certains, le “citoyen du monde” n’est qu’une figure théorique creuse, bien éloignée de sa définition stoïcienne originelle, à laquelle il manque deux composantes pourtant essentielles : être un citoyen et appartenir à une cité.
Vêtu d’un costume trop grand pour lui, le citoyen du monde moderne marche dans une rue trop bondée pour qu’on le distingue et s’arrête devant un bâtiment trop haut pour en voir le sommet. Si ce constat lui offre à la fois une raison de se lamenter – il n’est plus à la hauteur de rien – et une raison de se féliciter – rien n’est plus à sa hauteur non plus –, il révèle surtout le divorce qui a lieu quotidiennement entre le citoyen et la cité, le singulier et le pluriel, le particulier et le général. Bref, entre sa maladie de foie et le réchauffement climatique.
