À l’occasion de l’évacuation militaire de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et des cortèges de têtes perpétuant les traditionnelles bagarres avec la police, on a pu observer quelques pas de danse tout aussi traditionnels, esquissés sur la piste par des partenaires infidèles mais toujours avides de se retrouver. Conduisant virilement, le ministère de l’Intérieur et son chœur de journalistes condamnant la violence des manifestants et des occupants de la ZAD ; bien tenue par la taille, la gauche institutionnelle faisant les gros yeux aux casseurs qui gâchent la fête, et perturbent la dignité des manifestations.
Que le pouvoir dénonce la violence tout en exerçant la violence, au fond, c’est dans l’ordre des choses. En revanche, il est plus étonnant d’entendre cette dénonciation formulée par des formations politiques enfermées dans des tactiques à ce point inefficaces qu’elles sont sur la défensive et même en repli continu depuis 40 ou 50 ans.
