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Free lunch society, vraiment?


Avant-première de Jour de paye ! Vers un revenu universel, un documentaire de Christian Tod.

Lundi 17 septembre au cinéma le Mélies, en présence de Monsieur Troussel président (PS) du conseil général de Monsieur Bessac maire (PCF) de Montreui(élu dans une alliance avec le PS pour barrer la route à JP Brard ex PCF et au POI arrivés en tête), le Mouvement Français pour un Revenu de Base invitait à écouter deux « conversants » assis sur un canapé, à l'issue de la projection du documentaire Jour de paye.

Nous étions trois camarades de Salaire à Vie à diffuser un tract à l'entrée de l'événement. Les réactions des gens montraient à l'évidence que la différence entre revenu de base et salaire est loin d'être perçue.

Nous avons donc assisté à la projection. Ce documentaire très anglo-saxon montrait les diverses expériences de revenu de base dans les cinquante dernières décennies de par le monde : Alaska où la manne pétrolière a généré d'énormes profits dont on a pu redistribuer quelques miettes dans un RDB, l'Ontario où 4000 personnes pauvres ont touché 942 euros par mois, jusqu'à la Namibie qui à l'initiative des églises distribue 10 euros par personne et par mois aux habitants d'un village...

Les promoteurs du RDB : Milton Friedman, Hayek, des libéraux, libertariens, Mark Zuckerberg, Chris hughes, Elon Musk…, sans oublier Benoît Hamon.

Pêle-mêle aussi les justifications du RDB ou Revenu Universel:

la robotisation, l'intelligence artificielle vont supprimer des millions d'emplois

la pauvreté va croissant ainsi que la précarité

les gens aspirent à choisir leur vie.

La conversation qu'animaient Abdennour Bidar, philosophe, et Julien Bayou, président de l’association MonRevenuDeBase reprenait tous les thèmes. On y entendit: « Non, les gens ne sont fainéants par nature et le RDB ne créera pas une société de paresseux ; le RDB nous sortira de la précarité et de la pauvreté ; nous sommes à un tournant anthropologique, le rapport au travail va changer, il faut nous libérer du travail, nous aurons de moins en moins à travailler pour produire des richesses, il faut déconnecter le revenu et le travail... et enfin Macron parle de revenu de base, il faut se méfier mais on voit bien que c'est l'avenir ».

Le sentiment général qui nous a animé et que nous avons tenté d'exprimer dans les « questions » puis qu'il ne s'agissait pas de débattre - le cadre était verrouillé – peuvent se résumer à indigence théorique, confusion, ignorance quant à l'histoire. Un scientifique venu à la rescousse pour parler du financement a cru bon se réclamer de la loi de 46 créant le régime général pour nous montrer ensuite son ignorance de la différence entre la cotisation et l'impôt.

Au final une soirée hamonniste (ou macronniste de gauche) avec sa pincée de Mélenchon bashing, Notre philosophe le classant dans les extrêmes dont il faut bien sûr se défier. Le revenu de base finira par triompher malgré les vieux partis de gauche et les syndicats (entendez le mouvement ouvrier) qui sont encore englués dans une défense archaïque du salariat. Tout un programme !

Une soirée bobo donc, branchée new-âge free lunch society. Il devait quand-même y avoir dans l’assistance des gens que la promotion du RDB par les créateurs des Gafa interroge. C'est à eux que nous devons nous adresser.

Un participant militant d'ATTAC est intervenu pour réclamer un vrai débat sur cette question.

Nous pensons que c'est une initiative nécessaire. Nous donnerons suite.

Pierre Sauve, le 18 septembre 2018


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